
L’étude des solutions alternatives a enfin officiellement commencée. En fait, les alternatives sont étudiées et proposées de longue date par les opposants. Ce qu’elles annoncent : une meilleure agriculture locale, adaptée au changement climatique et créatrice d’emploi.
Il n’est donc pas du tout certain que le barrage permettrait de sortir les agriculteurs locaux de leurs difficultés économiques. France nature environnement propose de saisir l’occasion pour faire de la vallée du Tescou « une zone test », où la relation des agriculteurs à leur territoire et leur rôle dans la protection de l’eau ne serait plus subis, mais choisis et valorisés. (...)
Sauver la polyculture
La première proposition du Collectif de défense de la zone humide du Testet est donc de mettre des produits locaux dans les cantines des écoles, des maisons de retraite et en particulier des collèges, gérés par le Conseil général promoteur du projet de barrage. Le prix d’achat des produits pourrait être garanti par des contrats de cinq à dix ans, pour permettre aux agriculteurs de pouvoir enfin « vivre de leur production », explique Sylvain Doublet, vice-président de FNE Midi-Pyrénées.
La priorité pour cet ingénieur agronome est de préserver la diversité des productions de la vallée, notamment en aidant les fermes en polyculture élevage, pour « aller contre le tendanciel, qui conduit à la perte des emplois agricoles et à l’abandon dans les fermes de l’élevage au profit des grandes cultures. »
Ensuite, « une fois qu’un partenariat de confiance sur plusieurs années sera mis en place, tout le monde sera prêt à modifier ses pratiques, assure-t-il. Les agriculteurs pourraient être accompagnés pour réduire les produits phytosanitaires et l’azote, et arrêter le maïs irrigué. »
Paysan bio, membre de l’agence de l’eau Adour-Garonne et opposant de longue date au barrage de Sivens, Benoît Biteau imagine déjà le nouveau paysage qui pourrait se dessiner. « Il faudrait planter le long du Tescou des arbres en alignement de façon à faire remonter l’eau vers la surface et satisfaire les besoins des cultures développées entre les arbres, quand l’eau est en pénurie », soutient-il.
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