
Comment développer une alimentation plus responsable ? Quels rôles peuvent jouer ou jouent déjà les consommateurs et les collectivités ? Adeptes de communications percutantes et de marketing efficace, les industriels et les distributeurs ont longtemps dicté leurs choix aux consommateurs en matière d’alimentation. Aujourd’hui, la tendance s’inverse. Les consommateurs s’impliquent davantage dans des initiatives visant à leur redonner un pouvoir et une liberté de décision. Ont-ils le pouvoir de peser réellement sur le développement d’une alimentation responsable ?
Les mêmes questions se posent pour la restauration collective. Quel est le poids des acteurs collectifs et locaux ? Comment parvenir à développer les pratiques de développement durable ? Dans le contexte des Etats généraux de l’alimentation et dans le cadre de l’Agenda 2030 et notamment de l’objectif "Etablir des modes de consommation et de production durables" (ODD 12), le Commissariat général au développement durable (CGDD) et l’Institut national de la consommation (INC), avec l’appui de l’Institut de formation de l’environnement (IFORE), ont organisé une matinée de réflexions et d’échanges le 30 octobre 2017, au Ministère de la Transition écologique et solidaire. 120 personnes étaient présentes, démontrant clairement l’intérêt du public pour la thématique et pour les intervenants venus de divers horizons. (..)
Table ronde "Le pouvoir des consommateurs ?" La première table ronde sur le "pouvoir des consommateurs" a exploré le rôle que peuvent jouer les consommateurs pour développer la consommation responsable. Un focus a été fait sur le pouvoir transformateur des circuits courts sur les consommateurs non engagés. Les acteurs du commerce équitable ont rappelé les stratégies à développer pour redonner du pouvoir aux consommateurs : labels, transparences, éducation à la consommation etc.. L’initiative "C’est qui le patron" a démontré l’intérêt des consommateurs pour des initiatives participatives pour garantir un juste prix pour les producteurs. Enfin, l’engagement des associations de consommateurs pour une alimentation "durable, saine et accessible à tous" a été rappelé. Des intervenants ont évoqué des mesures à prendre (TVA abaissée sur les produits "responsables", changement d’échelle, aide au bio…). (...)
La seconde table sur l’action des acteurs collectifs et locaux a permis à des professionnels d’illustrer leur engagement par des actions concrètes en matière de restauration collective (mode de production de certains produits, achats locaux, réduction des déchets…) et de pointer l’intérêt pédagogique de ces démarches, salariés et élèves reproduisant ensuite à domicile des pratiques plus responsables. L’importance de l’action de l’Etat en matière d’achats durables a été soulignée pour changer d’échelle et amplifier les initiatives locales. (...)