A trois mois des élections européennes, la chasse aux fraudes sur les aides agricoles européennes en Corse fait figure de priorité pour les autorités judiciaire et administrative insulaires après l’ouverture d’une enquête préliminaire en novembre.
(...) Les personnes identifiées en Corse-du-Sud par l’Olaf ne sont pas les mêmes que celles de l’enquête préliminaire du parquet d’Ajaccio. L’association de lutte antifraude Anticor s’est fondée sur l’enquête européenne pour déposer en décembre une plainte devant le Parquet national financier (PNF) dans laquelle elle dénonce "des détournements massifs" d’aides européennes en Corse "avec la complicité des autorités de contrôle". Cette plainte a depuis été transférée au parquet d’Ajaccio.
Des complicités commises par les services de l’Etat
L’association appelle à des investigations "non seulement sur les bénéficiaires des subventions mais surtout sur les complicités éventuellement commises par les services de l’Etat", a dit à l’AFP son vice-président Eric Alt. "Nos enquêtes portent sur tous les aspects des aides, de la demande jusqu’à l’octroi et même sur leur utilisation", a précisé le procureur Eric Bouillard.
En janvier 2015, la Commission européenne avait déjà demandé à la France de rendre plus d’un milliard d’euros d’aides agricoles pour la période 2008-2012, dont quelque 700 millions d’euros pour des défaillances du système d’identification des parcelles agricoles éligibles notamment en Corse. "En Haute-Corse, c’était la catastrophe absolue, n’importe qui déclarait n’importe quoi", avait alors déclaré une source européenne.
La France est l’Etat membre qui perçoit le plus d’aides au titre de la Politique agricole commune (PAC) (...)