
L’agriculteur militant Cédric Herrou, devenu le symbole de l’aide aux migrants, doit être rejugé en appel mercredi à Lyon après l’annulation par la Cour de cassation de sa condamnation à quatre mois de prison avec sursis en 2017.
Ce militant de la vallée de la Roya, à la frontière franco-italienne, avait saisi le Conseil constitutionnel après avoir été condamné en août 2017 par la cour d’appel d’Aix-en-Provence pour avoir porté assistance à des migrants. Le 6 juillet 2018, les Sages consacrent le « principe de fraternité », jugé constitutionnel.
« Une aide désintéressée aux migrants, qu’elle soit individuelle ou militante et organisée, ne doit pas être poursuivie », tranche alors le Conseil constitutionnel. En découle « la liberté d’aider autrui, dans un but humanitaire, sans considération de la régularité de son séjour sur le territoire national ». (...)
En raison de cette modification de la loi Asile et immigration, la Cour de cassation retient le principe de fraternité et annule en décembre 2018 la condamnation de Cédric Herrou, renvoyant l’affaire devant la cour d’appel de Lyon. « Une grande victoire », s’était alors félicité Me Patrice Spinosi, avocat de M. Herrou et d’un autre militant, qui doit « conduire à leur relaxe ». (...)
Pour Cédric Herrou, le procès en appel à Lyon « n’est pas uniquement un procès sur la solidarité, sur la liberté d’aider autrui au nom de la fraternité », souligne-t-il dans un communiqué. C’est « le procès de l’asile, du respect de la convention de Genève, de la libre circulation des personnes en demande de protection internationale dans l’espace Schengen ».
L’un de ses avocats, Me Zia Oloumi, attend de ce nouveau procès qu’il soit « un peu moins politisé qu’à Nice ou Aix-en-Provence », dit-il à l’AFP. « Il faut bien poser le débat et clarifier les faits », souligne-t-il. « Bien distinguer les passeurs, qui s’enrichissent sur le dos des migrants, des personnes qui agissent par solidarité ». (...)
Une conférence de presse, en présence de Cédric Herrou et de ses soutiens est organisée mercredi matin à Lyon, avant le procès qui doit s’ouvrir à 13h30.