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Actions et occupations se multiplient en Grèce
Yannis Youlountas
Article mis en ligne le 2 mars 2021

De nombreuses actions et occupations se multiplient actuellement en Grèce, en soutien à Dimitris Koufontinas. Parallèlement, tout le monde scrute les nouvelles.

Des anarchistes sont en ce moment (1°mars) sur le toit du bureau du travail au centre de Thessalonique (...)

Le commissariat de Kessariani à Athènes a été attaqué (...)

L’artiste et prof aux Beaux-Arts d’Athènes, Georgia Sagri, vient d’entrer en grève de la faim et appelle à faire de même, en solidarité avec Dimitris Koufontinas. Chacun participe à la lutte à sa façon. (...)

Koufontinas à la limite du coma

Alors que de nouvelles ripostes ce sont déroulées cette nuit, un peu partout en Grèce , Ioanna Kourtovik, l’avocate du gréviste de la faim et de la soif vient de communiquer à l’instant sur son état de santé : « il est à la limite du coma, entre la vie et la mort. »

Le gouvernement ne veut toujours rien savoir. Mitsotakis se pavane. Prétendument garante de la constitution et des droits fondamentaux, la présidente ne répond plus, malgré les dizaines de milliers de messages et de signatures qui lui ont été adressés.

Cette nuit, de nombreuses attaques ont eu lieu un peu partout en Grèce, contre des symboles du pouvoir. Plusieurs patrouilles de police ont été attaquées, notamment à Zografou, au centre d’Athènes, à coups de cocktails Molotov. La tension ne cesse de monter, alors que le prisonnier est en train de franchir le point de non retour.

Cette situation semble ouvrir les yeux à certains, en rappelant que le pouvoir, quoi qu’on en dise, fait ce qu’il veut sur notre dos. Il écrit lui-même les lois qui l’arrange. Il sert ses propres intérêts et ceux de ses complices. Il nous rappelle sans cesse que nous ne sommes pas grand chose et qu’il peut nous piétiner quand ça lui chante.

Jusqu’à quand accepterons-nous que ces gens-là, du haut de leur aréopage, exercent en permanence le contrôle de nos vies ?

« Je ne veux pas mourir, mais vu la situation, ils ne me laissent pas le choix »
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C’est la dernière phrase qu’a réussi à prononcer Dimitris Koufontinas à son médecin, Katerina Douzepi, il y a deux heures, à l’Hôpital général de Lamia sous haute surveillance policière. Celle-ci l’a ensuite transmis aux médias à l’extérieur, en faisant savoir que son état de santé est alarmant et qu’il ne lui reste que très peu de temps à vivre.
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Les médecins de l’Hôpital général de Lamia ont promis au gréviste de la faim et de la soif (qui a cessé hier matin les injections d’antibiotiques) de ne pas le réanimer en cas d’évanouissement. Dimitris Koufontinas a répété qu’il ne voulait pas devenir un « fardeau » pour sa famille ou le mouvement, sachant les dommages permanents et irréversibles que va causer la dégradation de sa santé, notamment au cerveau et au cœur.
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Katerina Douzepi a, en outre, demandé aux policiers intrusifs de garder leur distance et de ne pas s’immiscer dans l’intimité du malade. La fédération des médecins hospitaliers a communiqué : « Nous appelons le gouvernement à respecter la demande de traitement équitable de Dimitris Koufontinas, afin que nous n’ayons pas la mort d’un gréviste de la faim dans notre pays, pour la première fois depuis la Junte ». Les médecins ont également rappelé que « l’exercice d’actes thérapeutiques contre la volonté d’un patient est inacceptable » et que « l’alimentation forcée reviendrait à de la torture. »
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Ce soir, les médias de masse ont recensé plus de 300 attaques durant la semaine, partout en Grèce, en solidarité avec le prisonnier : depuis de simples distributeurs de billets brûlés jusqu’à la résidence secondaire du premier ministre en Crète qui vient d’être saccagée ce samedi à coup de pierres, de tags et de peinture rouge et noire. Le palais présidentiel a, de son côté, subi un déluge de tracts pour rappeler à Katerina Sakellaropoulou la lâcheté de son silence, alors qu’elle est prétendument la « garante de la constitution ».
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Le ministre de la police, Makis Voridis (l’un des transfuges de l’extrême-droite nouvellement nommé au gouvernement) a ordonné le renforcement de la sécurité des bâtiments de l’État, par crainte d’une puissante riposte sociale à la suite du décès de Koufontinas.
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Le compte à rebours approche de son terme. La tension est à son comble ici en Grèce.
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