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Amnesty International
Action Amnesty : Le sang de 7 000 morts sur les mains de l’armée nigériane
Article mis en ligne le 5 juin 2015

L’armée nigériane a arrêté depuis 2011 au moins 20 000 personnes dans le nord-est du pays, parce qu’elle les soupçonnait d’appartenir au mouvement Boko Haram. Plus de 7 000 personnes sont mortes dans des centres de détention militaires. Certains ont succombé à la torture, à la faim ou à la maladie ; d’autres ont tout simplement été tués par balle.
Le nouveau président de la République, Muhammadu Buhari, et son gouvernement ont le pouvoir de faire cesser cette hécatombe, ainsi que les autres crimes perpétrés par l’armée. Ils doivent, pour commencer, exiger que les responsables rendent compte de leurs actes. Demandez au nouveau gouvernement d’enquêter sur les atrocités commises par l’armée.

Pris au piège entre Boko Haram et les troupes régulières

Depuis 2009, le groupe armé connu sous le nom de Boko Haram a tué, enlevé et torturé des milliers de civils dans le nord-est du Nigéria. Plus d’un million de personnes ont dû quitter leurs villes et leurs villages pour échapper aux violences. Amnesty International a indiqué dans un rapport que ces actes constituaient de fait des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.
Les forces de sécurité nigérianes ont riposté avec brutalité. Une extrême surpopulation règne dans les centres de détention gérés par l’armée, comme celui de la caserne de Giwa, à Maiduguri, dans l’État de Borno. Plusieurs anciens détenus ont déclaré à Amnesty International que l’entassement était tel qu’ils étaient obligés d’attendre leur tour pour s’asseoir et pour dormir par terre. Les suspects sont souvent battus par les soldats. Ils sont très peu nourris, ne peuvent pas aller aux toilettes et n’ont pas accès à des soins médicaux. Plus de 7 000 personnes sont mortes depuis 2011 en raison des conditions de vie atroces qui sévissent dans les centres de détention militaires. Dans la majorité des cas, les familles n’ont pas été informées du décès de leurs proches. (...)

Malgré la mobilisation des organisations de défense des droits humains, qui ont fait part de leur inquiétude au gouvernement nigérian précédent, aucune enquête digne de ce nom n’a été menée. Un nouveau gouvernement, dirigé par le président Muhammadu Buhari, est entré en fonction le 29 mai 2015. Le nouveau chef d’État a désormais l’occasion de rompre avec les errements du passé et de rendre la justice aux populations du nord-est du Nigéria.

Demandez au président Muhammadu Buhari de mener des enquêtes sur les crimes commis aussi bien par Boko Haram que par l’armée nigériane. (...)