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Les arts de la rue
APPEL : Action Civique Artistique le 15 Mars
Au nom du CA de la Fédération des Arts de la Rue, Pierre Prévost président
Article mis en ligne le 16 février 2011
dernière modification le 14 février 2011

Nous appelons les adhérents de la Fédérations des Arts de la Rue,
sympathisants, artistes, administratifs et techniciens de tous secteurs
et, plus généralement, tous ceux qui se sentent concernés, à se
présenter le 15 mars 2011, entre 17h et 18h, devant des lieux
symboliques du service public sur tout le territoire français

mairies, écoles, bibliothèques, postes, trésors public etc pour un*Acte
Civique & Artistique* dont voici la teneur :
Ils se tiendront, juchés sur un cageot, un escabeau, un tabouret ou
tout objet le permettant, portant, au bras gauche, un brassard
"Fragile" (comme on peut en trouver sur des cartons d’envoi) et
liront, à haute et distincte voix, tout ou partie du texte qui suit.
Cela peut être un acte solitaire ou collectif. Il peut être accompli en
différents endroits au cours de l’heure prescrite. En soi, il n’implique
ni commentaire, ni débat, mais chacun peut l’accompagner comme il lui plait.

"Mesdames messieurs
le 15 mars 1944, le Conseil National de la Résistance, rassemblant les
mouvements résistants de toutes obédiences, diffusait, sous le titre
"LES JOURS HEUREUX", un appel en forme de programme dont la première
partie consistait en une série de mesures immédiates pour remettre le
pays rapidement en ordre de marche et dont la seconde partie annonçait
un train de mesures profondes et structurelles pour que jamais au grand
jamais ne puissent se reproduire les conditions qui avaient causé ou
facilité l’invasion nazie, et l’instauration du régime de Vichy.
Bon an
mal an, ce programme a été appliqué et est devenu la base du système
social et politique français. Plus de 60 ans après sa publication, les
raisons qui en ont déterminé la rédaction peuvent être considérées comme
toujours d’actualité. Ce pourquoi nous avons pensé qu’il n’était pas
inutile de relire en ce lieu, représentatif du service public et d’une
certaine conception de la politique, l’essentiel de la deuxième partie
de ce programme/.

MESURES À APPLIQUER DÈS LA LIBÉRATION DU TERRITOIRE

Unis quant au but à atteindre, unis quant aux moyens à mettre en oeuvre
pour atteindre ce but qui est la Libération rapide du territoire, les
représentants des mouvements, groupements, partis ou tendances
politiques, groupés au sein du C.N.R. proclament qu’ils sont décidés à
rester unis après la Libération :

Afin d’assurer :

 l’établissement de la démocratie la plus large en rendant la
parole au peuple français par le rétablissement du suffrage
universel ;

 la pleine liberté de pensée, de conscience et d’expression ;

 la liberté de la presse, son honneur et son indépendance à
l’égard de l’État, des puissances d’argent et des influences
étrangères ;

 la liberté d’association, de réunion et de manifestation ;

 l’inviolabilité du domicile et le secret de la correspondance ;

 le respect de la personne humaine ;

 l’égalité absolue de tous les citoyens devant la loi ;

Afin de promouvoir les réformes indispensables :

a) Sur le plan économique :

 l’instauration d’une véritable démocratie économique et
sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités
économiques et financières de la direction de l’économie ;

 une organisation rationnelle de l’économie assurant la
subordination des intérêts particuliers à l’intérêt général
et affranchie de la dictature professionnelle instaurée à
l’image des États fascistes ;

 l’intensification de la production nationale selon les
lignes d’un plan arrêté par l’État après consultation des
représentants de tous les éléments de cette production ;

 le retour à la nation des grands moyens de production
monopolisés, fruit du travail commun, des sources d’énergie,
des richesses du sous-sol, des compagnies d’assurances et
des grandes banques ;

 le développement et le soutien des coopératives de
production, d’achats et de ventes, agricoles et artisanales ;

 le droit d’accès, dans le cadre de l’entreprise, aux
fonctions de direction et d’administration, pour les
ouvriers possédant les qualifications nécessaires, et la
participation des travailleurs à la direction de l’économie.

b) Sur le plan social :

 le droit au travail et le droit au repos, notamment par le
rétablissement et l’amélioration du régime contractuel du
travail ;

 un rajustement important des salaires et la garantie d’un
niveau de salaire et de traitement qui assure à chaque
travailleur et à sa famille la sécurité, la dignité et la
possibilité d’une vie pleinement humaine ;

 la garantie du pouvoir d’achat national par une politique
tendant à la stabilité de la monnaie ;

 la reconstitution, dans ses libertés traditionnelles, d’un
syndicalisme indépendant, doté de larges pouvoirs dans
l’organisation de la vie économique et sociale ;

 un plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous
les citoyens des moyens d’existence, dans tous les cas où
ils sont incapables de se les procurer par le travail, avec
gestion appartenant aux représentants des intéressés et de
l’État ;

 la sécurité de l’emploi, la réglementation des conditions
d’embauchage et de licenciement, le rétablissement des
délégués d’atelier ;

 l’élévation et la sécurité du niveau de vie des travailleurs
de la terre par une politique de prix agricoles
rémunérateurs, améliorant et généralisant l’expérience de
l’Office du blé, par une législation sociale accordant aux
salariés agricoles les mêmes droits qu’aux salariés de
l’industrie, par un système d’assurance contre les calamités
agricoles, par l’établissement d’un juste statut du fermage
et du métayage, par des facilités d’accession à la propriété
pour les jeunes familles paysannes et par la réalisation
d’un plan d’équipement rural ;

 une retraite permettant aux vieux travailleurs de finir
dignement leurs jours ;

 le dédommagement des sinistrés et des allocations et
pensions pour les victimes de la terreur fasciste.

c) Une extension des droits politiques, sociaux et économiques des
populations indigènes et coloniales.

d) La possibilité effective pour tous les enfants français de bénéficier
de l’instruction et d’accéder à la culture la plus développée quelle que
soit la situation de fortune de leurs parents, afin que les fonctions
les plus hautes soient réellement accessibles à tous ceux qui auront les
capacités requises pour les exercer et que soit ainsi promue une élite
véritable, non de naissance mais de mérite, et constamment renouvelée
par les apports populaires.

Ainsi sera fondée une République nouvelle qui balaiera le régime de
basse réaction instauré par Vichy et qui rendra aux institutions
démocratiques et populaires l’efficacité que leur avaient fait perdre
les entreprises de corruption et de trahison qui ont précédé la
capitulation. Ainsi sera rendue possible une démocratie qui unisse au
contrôle effectif exercé par les élus du peuple la continuité de
l’action gouvernementale.

L’union des représentants de la RÉSISTANCE pour l’action dans le présent
et dans l’avenir, dans l’intérêt supérieur de la patrie, doit être pour
tous les Français un gage de confiance et un stimulant. Elle doit les
inciter à éliminer tout esprit de particularisme, tout ferment de
division qui pourraient freiner leur action et ne servir que l’ennemi.

En avant donc, dans l’union de tous les Français rassemblés autour du
C.F.L.N et de son président, le général De Gaulle !

En avant pour le combat, en avant pour la victoire, afin que VIVE LA
FRANCE !

LE CONSEIL NATIONAL DE LA RÉSISTANCE

Une grande partie de ce programme a été effectivement appliquée après
la guerre (sécurité sociale et retraites généralisées, contrôle des
féodalités économiques à la Libération, droit à la culture pour tous,
presse écrite délivrée de l’argent et de la corruption, lois sociales
agricoles, etc). Il constitue encore de nos jours le socle des conquêtes
sociales aujourd’hui menacées.

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