
La suppression des financements de développement pour les réseaux alternatifs du monde agricole est dénoncée comme une entrave à l’installation de jeunes paysans, la transmission de fermes et la mise en œuvre de pratiques novatrices.
Des fermes de 1 000 vaches et plus dans tout l’ouest de la France, des agri-managers aux commandes de tracteurs gigantesques dans des champs de milliers d’hectares, des bâtiments d’élevage de plusieurs centaines de porcs alimentés automatiquement et gérés par une à deux personnes… Cette vision d’une agriculture où seulement 200 000 exploitants posséderaient et produiraient ce que la France consomme et exporte pourrait bien modeler le paysage de demain et mettre fin à l’agriculture paysanne et familiale. C’est en tout cas ce que craignent de nombreux paysans après la suppression des financements consacrés aux formations à la préinstallation que vient de voter Vivea lors de son conseil d’administration du 23 octobre dernier. Ce fonds mutualisé de formation des actifs non salariés agricoles a jugé que les bénéficiaires de ces formations ne cotisaient pas au fonds de formation et seraient donc hors du champ d’action de Vivea. Absurde, puisque ceux qui se forment au métier d’agriculteur ne sont nécessairement pas encore cotisants. Un véritable sabordage de la capacité de renouvellement des agriculteurs par la profession.
Pourtant, l’enjeu est de taille. Dans moins de dix ans, 53 % des exploitants partiront en retraite. Or, pour les remplacer, les seuls enfants d’agriculteurs n’y suffiront pas, d’autant que tous ne veulent pas exercer le même métier...
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