
L’industrie chinoise du cochon traverse en ce moment une grave crise, alors que des millions d’animaux sont décimés par la peste porcine africaine (PPA). Sans danger pour les êtres humains, la maladie est en revanche fatale pour les porcs, qui constituent l’une des bases de la cuisine du pays.
Le virus se répand via des contacts directs entre animaux, mais aussi par les puces ou le matériel agricole. Il n’y a pour l’instant aucun vaccin ni traitement connu. En juillet 2019, le gouvernement chinois évaluait à plus d’un million le nombre de porcs ayant succombé à la maladie ou abattus.
Ce chiffre est probablement très largement sous-estimé, la crise mettant le gouvernement central sous pression : certaines estimations parlent de la disparition d’un quart du cheptel mondial.
Profits record
L’épidémie a forcé le pays à doubler ses importations, à puiser dans ses réserves stratégiques et même à élever des cochons géants pour compenser la mort des bêtes. Les prix du porc, viande la plus consommée en Chine, ont quant à eux augmenté de 50%.
Cette hausse des prix n’est pas une mauvaise nouvelle pour tout le monde. Alors que de petites exploitations ont dû mettre la clé sous la porte du fait de pertes trop importantes, les profits des plus grosses entreprises ont explosé. (...)
des gangs exploitent également la situation pour s’enrichir. Les malfaiteurs répandent de fausses rumeurs sur le bétail dans leur région, pour effrayer les fermiers et racheter leurs porcs à moindre frais.
D’autres bandes déplacent ensuite les porcs jusqu’à des provinces où les prix sont plus hauts, afin d’augmenter leur plus-value –une pratique totalement interdite, puisque le gouvernement interdit le transport de bêtes dans l’espoir de limiter l’épidémie. (...)