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A quel jeu joue l’Institut National de la Recherche Agronomique - INRA ?
par C. Bondu mardi 12 mai 2015
Article mis en ligne le 12 mai 2015

L’ouverture du XVIème sommet sur la Qualité des œufs et de la viande de volailles qui se tient jusqu’au 13 mai à Nantes est l’occasion de pointer les contradictions de l’INRA et en particulier son double discours concernant la production et l’élevage aviaires français.

L’INRA a pour objectifs d’étudier l’évolution des comportements alimentaires par des méthodes de prospective, de produire de la connaissance scientifique et d’innover afin de défendre la sécurité alimentaire française, le tout dans le cadre d’une agriculture durable (...)

Ces dernières années ont vu émerger de nouvelles tendances de production et de consommation au sein des filières avicoles française et européenne, comme l’augmentation des ventes de poulet standard qui, bien que meilleur marché, entraîne indubitablement une baisse de la qualité de la viande. L’INRA souligne aussi le changement de comportement des consommateurs qui préfèrent de plus en plus les morceaux de poulets prédécoupés aux poulets entiers. Or, 68% du poulet prédécoupé consommé est d’origine standard contre seulement 22% pour le poulet entier. Ce phénomène ne serait d’ailleurs pas étranger à la croissance des élevages en batteries, puisque le consommateur identifie de moins en moins le poulet comme un animal, mais plutôt comme de la « matière animale », ce qui expliquerait sa relative indifférence face à l’ampleur du phénomène, malgré une médiatisation massive des pratiques industrielles comme « le poulet de quarante jours ». (...)

L’INRA a toujours défendu la production de poulets de qualité, labellisés, allant même jusqu’à pousser les recherches sur l’identification des facteurs de stress chez les gallinacés, cela pouvant impacter le goût et la consistance de la viande.
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Pourtant depuis quelques mois, l’INRA conduit des recherches pour augmenter la « qualité » du poulet en général, même standard. Mais le terme de « qualité » est-il réellement approprié aux travaux en cours ? Partant du lien existant entre l’indice d’acidité - ph - de la viande de volaille, sa couleur, sa conservation et sa texture, les recherches visent à uniformiser l’indice d’acidité des morceaux prédécoupés et donc à homogénéiser leur couleur et leur texture afin de les rendre plus appétissants via des croisements entre des espèces de poulets jugées peu acides. Bien que ces résultats puissent aider les petits producteurs à améliorer leur rendement en sélectionnant de nouvelles espèces de poulets, ils peuvent aussi et avant tout profiter aux géants de la filière, principaux élaborateurs de poulets prédécoupés. (...)

Alors que la qualité défendue jusqu’à maintenant par l’INRA, passait par une agriculture durable et le développement de fermes labellisées ou certifiées, elle semble désormais correspondre à des méthodes scientifiques de croisements génétiques qui peuvent être utilisées par tous les acteurs et n’avantagent absolument plus les petits producteurs français. (...)