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A propos de la conférence +10 contre le racisme, la discrimination, la xénophobie et l’intolérance associée
Article mis en ligne le 11 octobre 2011
dernière modification le 8 octobre 2011

Dans la semaine du 20 au 24 septembre, dans le cadre de l’Assemblée générale des Nations Unies, se sont tenus deux événements lourds de conséquences pour le monde entier.

Le premier concerne le 10e anniversaire de la conférence de Durban sur le racisme, la discrimination, la xénophobie et l’intolérance associée dont aucun média parlé, le second, le monde entier a écouté, concerne la demande de la Palestine à être reconnu comme de l’État. Mais a-t-il entendu ?

Dans quel monde vivons-nous 10 ans après Durban en 2001 ?

Il ne faut pas oublier que, juste deux jours après la fin de la conférence de Durban, le 11 septembre 2001 a plongé le monde face à une violence qui n’a d’égale que celle que porte en lui le système capitaliste.
Le réveil fut brutal.

10 ans après, le fait le plus marquant est celui de la crise systémique qui ne cesse de montrer la faillite du système capitaliste libéral que les Etats se forcent à ne pas admettre.

Ces Etats, ainsi que les institutions multilatérales internationales, ne sont pas dupes et savent parfaitement que pour assurer leur survie en l’état, ils doivent user du double langage et du double jeu.

D’un côté, maniant les bons sentiments et les trémolos dans la voix –à tel point que les peuples seraient presque enclins à les croire et à les suivre-, ils dénoncent le racisme, la xénophobie, la discrimination et l’intolérance associée.

Pour y répondre « avec plus de détermination, d’humanité et d’efficacité », ils organisent des conférences internationales car ils ont bien « noté que malgré les efforts de la communauté internationale, les principaux objectifs des 3 dernières décennies de lutte contre le racisme n’ont toujours pas été atteints ».

D’un autre côté, ces mêmes Etats, tentant de toutes leurs forces de passer pour des parangons de vertu, participent activement à la résurgence d’un racisme qui jusqu’alors avançait masqué, à la réapparition de la xénophobie en votant des lois excluant une partie de leur population sur des bases sociales et religieuses -se trouve ainsi particulièrement visée la religion de l’Islam avec un nombre invraisemblable d’erreurs, de méconnaissance et de mensonges- ou de leur origine, au prétexte du droit à la souveraineté compris dans toute son étroitesse et à lutter contre l’invasion des migrants. (...)

Signalons que ce sont ces mêmes Etats qui ont décidé de boycotter le processus de la conférence de Durban+10 (Allemagne, Australie, Autriche, Bulgarie, Canada, Etats-Unis, France, Grande Bretagne, Israël, Italie, Nouvelle Zélande, Pays Bas, République tchèque). Certains n’hésitent pas à faire revenir à la surface la théorie de la suprématie de la ‘race’ blanche qui seule pourrait sauver l’humanité car elle a ‘fourni’ au monde un cadre de pensée ‘jamais égalé’. (...)

Si les sociétés arabes ne parviennent pas à imposer elles-mêmes un vrai changement de systèmes, le rapport de domination entretenu par le centre sera reproduit avec quelques aménagements… Et quand elle le pourra, ce sera l’Otan qui décidera du futur de ces pays.
Devant l’ampleur des enjeux stratégiques, il reste à ceux qui détiennent encore les commandes dans nos pays de comprendre que la menace est pressante. Et que seules les nations formées de citoyens libres peuvent se défendre, d’abord en ôtant toute substance à la propagande d’un Otan « libérateur », ensuite par le droit et l’effectivité des libertés.

La marche des peuples arabes vers la modernité politique est un mouvement naturel de l’histoire d’une portée qui reste encore à évaluer. Mais émancipation, Etat de droit et libertés, pour essentiels qu’ils soient, ne constituent pas le seul agenda des peuples qui se dressent contre la tyrannie. Ce que nul ne conteste dans le continuum arabe est que ce mouvement est également porté par une revendication puissante de justice pour un peuple spolié par le dernier Etat colonial de la planète. Le printemps arabe n’a de sens que parce qu’il intègre le grand hiver palestinien. Le reste n’est que – mauvaise - littérature.

(...) Wikio