
Formé au Japon à la technique du papier washi, un couple de l’Hérault fabrique à la main un papier sans aucun produit chimique. Un savoir-faire minutieux, qui est une réelle alternative à l’industrie papetière peu écologique.
Pour cela, ils utilisent le « kozo », nom japonais du mûrier de Chine (Broussonetia papyrifera). « Cette plante a été importée par Pierre Marie Auguste Broussonet, un naturaliste du XIXe siècle. C’est donc une espèce exotique qui pose problème à cause de son caractère envahissant en France », explique Stéphanie Allard.
À l’Atelier papetier, la fabrication du washi est réalisée à la main et sans aucun produit chimique. Cela donne un papier beaucoup plus résistant et durable dans le temps. Stéphanie nous fait toucher le papier de couleur beige. Il est doux, robuste. « Il dure plus de 400 ans et ne jaunit pas à la lumière, alors que certains papiers industriels jaunissent en seulement trois ans. Au Japon, même sous un climat tropical, il ne moisit pas et n’est pas attaqué par les insectes », précise-t-elle. À ce jour, ce sont les seuls artisans en Europe fabriquant ce papier washi issu du mûrier de Chine. Les applications sont multiples : papier peint, vêtements, art déco, étiquettes, papier photo, isolant [1], etc. (...)
Après des mois de négociation avec le gouvernement japonais, initialement réfractaire à l’idée d’enseigner cette technique en dehors de ses frontières, ils sont partis avec leurs deux enfants de 9 mois et 3 ans afin de se former dans la province reculée de Shimane-ken. « Nous avons ensuite eu l’accord du ministère de la Culture japonais pour pratiquer cette technique en France » (...)