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À la frontière tchadienne, les témoignages glaçants de rescapés soudanais des massacres au Darfour
#Darfour #Tchad #violences #refugies #racisme
Article mis en ligne le 17 juillet 2023

Au Soudan, cela fait trois mois que le conflit entre deux généraux rivaux a plongé le pays dans une guerre sanglante. Selon les experts, on compte déjà plus de 3 000 morts, un chiffre probablement sous-estimé. Dans le même temps, les violences ont poussé trois millions de personnes sur les routes de l’exil, d’après l’ONU, qui craint un basculement dans un "conflit ethnique", et une "guerre civile totale".

Dans ce contexte, certains Soudanais trouvent refuge dans les pays voisins comme au Tchad où jusqu’à 2 000 d’entre eux franchissent la frontière chaque jour. Dans la ville frontalière d’Adré, des rescapés des massacres au Darfour livrent des récits glaçants.
"Ils ont massacré sans pitié les femmes, les enfants, les vieillards, même le bétail "

Dans le lycée d’Adré, devenu camp de fortune accueillant plus de 120 000 Soudanais, Nadia Ahmat Abdramane raconte : "Leur but est de nous exterminer. Ils ont massacré sans pitié les femmes, les enfants, les vieillards, même le bétail... personne n’a été épargné. Ils ont même égorgé un bébé. Ils nous ont poursuivis pendant notre fuite avec leurs véhicules. Ils ont mitraillé les civils sans défense qui voulaient se sauver. Depuis el-Geneina [capitale du Darfour occidental, ndlr] jusqu’ici, j’ai vu des corps partout sur la route".

Ces témoignages confirment les pires craintes formulées par l’ONU. Pour Adoum Mahamat Ahamt, de la Commission nationale d’accueil, de réinsertion des réfugiés et des rapatriés, un nettoyage ethnique est en cours. "La situation est dramatique", rapporte-t-il. "C’est devenu une chasse à l’homme. On entre chez les gens, on te chasse, on te tue, ou on te dépouille, ou on te renvoi de ta maison. C’est ce que les réfugiés nous ont racontés. Il suffit que tu n’aies pas un teint assez clair comme les Arabes. Ils passent maison par maison, surtout la nuit. On sait où tu es, on te cherche, on te tue" (...)