Au premier plan, un ballon dirigeable estampillé « 1 % » monte vers la stratosphère des hauts revenus ; dans l’ombre, la montgolfière « 99 % » gît au sol, flaccide. Une affiche d’Occuper Wall Street ? Non : la couverture d’un rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Lequel, d’ordinaire, prêche à ses pays membres les vertus de la sainte trinité dérégulation-privatisations-baisses d’impôts.
(...) L’OCDE aurait-elle tourné casaque ? Jamais ! Interrogé sur le modèle à suivre pour sortir de la crise, M. Gurría cite sans hésiter l’Allemagne, qui triomphe grâce à la « flexibilité de son marché du travail (2) ». A l’occasion de la publication d’une étude sur l’économie rhénane, le secrétaire général retrouve ses vieux réflexes. « Acceptez nos sincères félicitations ! », a-t-il lancé aux dirigeants allemands le 14 février dernier. Avant de leur recommander… la déréglementation du secteur des services.