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Rue 89
A chacun son WikiLeaks : gare à la sécurité des lanceurs d’alerte
Article mis en ligne le 9 mai 2011

Après avoir critiqué la démarche d’Assange, le Wall Street Journal lance son propre service, dont la confidentialité est contestée.

le quotidien financier Wall Street Journal, propriété du conservateur Rupert Murdoch, a décidé de créer… son propre WikiLeaks. Le problème est que les experts ont aussitôt décelé des failles techniques dans un système présenté comme garantissant l’anonymat des « whistleblowers », des lanceurs d’alerte.

Le site s’appelle « SafeHouse », la « maison sécurisée », et le Wall Street Journal incite tous ceux qui souhaitent dénoncer des « fraudes, abus, pollutions, délits d’initiés, et autres maux », à y déposer leurs documents, bases de données, e-mails, et autres preuves de leurs accusations. (...)

Certains experts ont fait observer que le système de la SafeHouse ne permet pas de garantir l’anonymat qui est vanté sur la page d’accueil du site, et qu’il a au contraire de nombreuses failles qui permettraient sans grande difficulté de retrouver l’origine des informations.

La Fondation Tor, qui promeut un logiciel libre susceptible de protéger l’anonymat des utilisateurs d’Internet, critique les faiblesses de SafeHouse qui n’utilise pas de système de Strict Transport Security afin de crypter les connections (...)

C’est la sécurité des ‘lanceurs d’alerte’ qui est en jeu, sauf à voir, comme dans le cas de Bradley Manning, les enquêtes remonter très vite à la source.

Le site français Mediapart, qui a lancé le mois dernier une plateforme similaire baptisée ‘Frenchleaks’, publie un ‘Avertissement de confidentialité et d’utilisation des documents fournis’ destiné aux candidats ‘sonneurs d’alerte’ :

‘Quand bien même nous mettons, grâce à ce site, tout en œuvre pour vous assurer la meilleure confidentialité, elle repose en grande partie sur votre vigilance, nous ne pouvons vous garantir un anonymat absolu.’

Au-delà de la sécurité se pose la question de la confirmation des informations fournies anonymement. (...)

la faiblesse croissante de la presse et les démarches participatives d’internet rendent possibles, sinon nécessaires, ces appels à la dénonciation citoyenne contre les abus. En espérant qu’ils respectent les règles professionnelles et éthiques et ne transforment pas le phénomène positif des ‘lanceurs d’alerte’ en espace de délation abusive.(...)
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