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l’Humanité
À Valenciennes, Noël victorieux pour les salariées d’Onet
Article mis en ligne le 25 décembre 2020

Au bout d’une lutte longue de neuf mois, ces travailleuses du nettoyage, en première ligne face au Covid, sont en passe d’obtenir des CDI, un changement de convention collective plus en rapport avec leur profession et de meilleures rémunérations.

Ce beau cadeau de Noël, elles ne le doivent qu’à elles-mêmes. Mobilisées depuis fin mars contre des conditions de travail déplorables, des cadences infernales et des rémunérations au ras de pâquerettes, les 150 salariées du nettoyage de l’hôpital de Valenciennes, employées par Onet (97 % sont des femmes), sont en passe de signer un protocole de fin de mouvement social satisfaisant l’essentiel de leurs revendications. « Victoire ! Les filles d’Onet qui nettoient les chambres de l’hôpital de Valenciennes, viennent d’arracher une victoire importante : CDD transformé en CDI, prime de 800 euros, temps de travail en plus de temps pour nettoyer les chambres… bravo à vous toutes ! », s’est félicité, sur Twitter, Fabien Roussel, député PCF du Nord, qui a soutenu leur lutte.

Le sort de ces travailleuses avait suscité l’indignation après la diffusion d’un récent reportage de Cash Investigation. Ces femmes de chambre devaient réaliser en une heure le nettoyage quotidien de cinq chambres ou de trois chambres de fond en comble après la sortie d’un patient. Le tout sous la pression d’un directeur d’agence d’Onet, d’un chef d’exploitation et de multiples chefs d’équipe censés faire respecter ces cadences intenables. À l’issue du premier confinement, ces salariés aux tâches externalisées par la direction de l’hôpital en 2014 n’avaient pas eu droit à la prime Covid de 1 500 euros, alors qu’elles estimaient avoir pris les mêmes risques que les agents de service hospitalier.
Profession en « milieu sensible »

Après un premier mouvement de grève, la direction d’Onet leur avait consenti une prime de 150 euros. Une gratification vécue comme un affront par des femmes de chambre qui avaient alors organisé plusieurs autres journées de mobilisation et de grève afin d’obtenir, outre des augmentations de salaires, leur changement de convention collective afin de tenir compte de l’exercice de leur profession en « milieu sensible », ainsi que des requalifications de CDD en CDI. Elles revendiquaient de même de disposer des moyens pour exercer correctement leurs tâches, le reportage de Cash Investigation ayant mis en lumière un manque flagrant de balai, de serviettes propres… (...)

"Cash Investigation". Services publics : liberté, égalité, rentabilité ? (à voir en replay)

Hôpitaux, écoles, préfectures… près de cinq millions d’agents travaillent dans les services publics. Stabilité de l’emploi ? Jobs "tranquilles" ? Salaires garantis ? Ce que révèle ce nouveau numéro du magazine "Cash Investigation" (Facebook, Twitter, #cashinvestigati), présenté par Elise Lucet, sur les pratiques de l’Etat, premier employeur de France, est très loin de ces clichés… Il taille dans ses budgets et a de plus en plus souvent recours à la sous-traitance, notamment dans les secteurs les plus sensibles, comme la santé.

La journaliste Marie Maurice a enquêté sur le quotidien du personnel de nettoyage hospitalier quelques mois avant la crise sanitaire du coronavirus Covid-19. Elle s’est fait embaucher comme femme de ménage par l’un des géants français du nettoyage. Sa mission : désinfecter les chambres de l’un des plus grands hôpitaux publics de France. Et alors que ces personnels sont plus que jamais en première ligne dans la lutte contre la pandémie, leurs conditions de travail sont alarmantes. (...)