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A Strasbourg, la France viole de nouveau le droit de manifester
Article mis en ligne le 9 septembre 2013

Un événement apparemment anodin, à Strasbourg, vendredi dernier, révèle que le droit de manifester est de plus en plus menacé par le gouvernement de M. Hollande. Malgré plusieurs rappels au droit du Conseil de l’Europe, la France continue arbitrairement à empêcher les citoyens de manifester.

Une action symbolique de solidarité aux opposants au projet d’aéroport à Notre-Dame des Landes était prévue ce vendredi 6 septembre à Strasbourg à l’occasion de la venue de Jean-Marc Ayrault. Cependant, les sept personnes du collectif local de solidarité aux opposants au projet d’aéroport – connues et fichées par les renseignements généraux (DCRI) et la police – ont été empêchées de manifester, et ce, dans la capitale de la justice européenne.

L’un des participants donne son récit sur les réseaux sociaux : « Alors que nous marchions sans aucun signes distinctifs visibles, sans avoir sortis de tracts, ni de banderoles sur un parking à 500 m du lieu où le Premier Ministre est attendu ce matin pour inaugurer la foire européenne, nous fumes arrêtés par une forte délégation policière (une bonne vingtaine d’hommes) et bien gradée (!) qui nous intima de nous arrêter, de donner nos pièces d’identité, procéda à des fouilles dans nos affaires et palpations et nous laissa le "choix" suivant : rentrer ou sa faire embarquer. tout en précisant qu’on allait être suivi toute la journée ».

Plusieurs fourgons de police avaient en effet été mobilisés pour sept (!) personnes. (...)

Aucune charge judiciaire n’a été retenue contre les participants puisque le but de leur retenue au poste n’était que de les empêcher de faire leur action de protestation ; il n’y a d’ailleurs aucune infraction légalement constituée dans le fait de marcher en petit groupe sans signes distinctifs sur la voie publique. La police a donc effectué une arrestation arbitraire.

Rappelons que le 27 juin 2013, le Conseil de l’Europe a épinglé la France pour de nombreuses arrestations arbitraires lors des manifestations monstres contre le projet de loi Taubira et réaffirmé que la participation à une manifestation – même non autorisée par les autorités ou spontanée était un droit fondamental que toute personne peut exercer. A l’époque, aucun grand média français ne s’était fait écho de cette condamnation européenne. (...)

Visiblement, encore une fois, le pouvoir français foule ouvertement aux pieds le droit européen, pour pouvoir épargner à ses ministres la colère du peuple. Même quand il ne s’agit que de sept personnes.