
Animal symbole de la péninsule Arabique, l’oryx avait disparu du Sultanat d’Oman en 1972. Sa réintroduction a été gâchée par un projet pétrolier et les animaux mis en liberté subissent la loi des braconniers.
(...) L’équipe à laquelle appartient Hani al-Saadi travaille dans le cadre du plan de réintroduction des oryx dans la réserve d’al-Wusta. « Nous avons en tout 637 individus dans un enclos gardé, où nous les nourrissons et les surveillons. Parfois, nous en relâchons dans la grande enceinte », dit-il. Après avoir totalement disparu d’Oman, plusieurs oryx ont été réintroduits dans la réserve sauvage d’al-Wusta, située dans le désert du Jiddat al-Harasis, au centre-sud d’Oman, en 1982. « Le projet, débuté avec dix oryx, fut un grand succès. Le nombre d’animaux a augmenté régulièrement pour atteindre plus de 400 individus en 1996 », observe le rapport Arabian Oryx Regional Conservation Strategy and Action Plan. (...)
Mais en 2007, optant pour un projet de prospection pétrolière, l’État omanais a décidé de réduire de 90 % la superficie de la réserve, alors inscrite sur liste du patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1994. L’institution internationale a alors retiré le site de sa liste prestigieuse, une première dans son histoire. « L’habitat des animaux a décliné et beaucoup d’espèces se sont raréfiées. Ces gens de la compagnie pétrolière sont venus, ont tout creusé, détruit… et certains se sont filmés en train de chasser des animaux, dont les oryx. Avant, il y avait une vraie diversité nécessaire aux oryx. Aujourd’hui, il nous reste quoi ? Les chasseurs. » (...)
« Les braconniers sont notre occupation principale. On doit parfois discuter avec des gens qui ont des fusils. Cette année, deux rencontres auraient pu tourner au drame. Les braconniers viennent armés à bord de plusieurs voitures. Un jour, ils ont encerclé un de mes rangers. Je n’ai pas révélé ce qui s’était passé à tous mes hommes, de peur de les effrayer », chuchote Haithem al-Amri. (...)