
À l’approche du verdict sur l’avenir du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, Marc Le Duc et Jocelyne Rat racontent presque un demi-siècle d’une lutte exemplaire dans le livre « Retour à Notre-Dame-des-Landes », illustré de façon remarquable.
Dernière ligne droite tendue pour les médiateurs du gouvernement dans le dossier Notre-Dame-des-Landes [Ils devraient remettre leur rapport au Premier ministre, Édouard Philippe, le 13 décembre.]. Le lobby pro-aéroport tire à boulets rouges sur la mission mise en place par le Premier ministre et Nicolas Hulot. « Une farce », n’a pas hésité à proclamer Philippe Grosvalet, président socialiste du conseil départemental de Loire-Atlantique.
L’objet de cette colère ? La mission a remis sur la table l’hypothèse du maintien de l’aéroport nantais sur le site actuel. Depuis juin, de réunion en réunion, les élus anti-aéroport et l’Atelier citoyen croisent le fer avec la Direction de l’aviation civile (DGAC). Les opposants viennent de lever 24.000 euros afin de financer des études à opposer à celles de la DGAC. « Cette dernière ne lâche rien », confie un participant.
Mais les pro-aéroport croient percevoir dans ces études comme la préparation à un renoncement au projet. D’où l’offensive. Elle vise à décrédibiliser les médiateurs et derrière eux, Nicolas Hulot, désigné par anticipation comme le grand responsable d’un possible échec du transfert dans le bocage.
C’est pourtant une vision réductrice du dossier, doublée d’une inquiétante amnésie. En réalité, si les pistes et les installations n’ont toujours pas recouvert le bocage, c’est que dès les années 1970, le projet s’est heurté à des paysans déjà mobilisés pour la défense de la terre-outil de travail, acteurs ou solidaires d’autres luttes comme celles du Larzac ou de Plogoff. (...)