Situé dans l’Océan indien, le 101e département français attire chaque année des milliers de migrants d’Afrique des Grands Lacs. Même si l’État mène depuis avril l’opération dite Wuambushu de lutte contre l’immigration clandestine et l’habitat insalubre sur l’île, ils restent nombreux à venir tenter leur chance, espérant bénéficier du droit d’asile.
Le 101e département français, dans l’Océan indien, attire chaque année des milliers de migrants, arrivés par la mer en "kwassa kwassa" – des embarcations de fortune –, de l’île comorienne voisine d’Anjouan, de Madagascar, mais également de l’Afrique des Grands Lacs. L’État mène depuis avril une opération, dite Wuambushu, de lutte contre l’immigration clandestine et l’habitat insalubre sur l’île.
"Nous sommes leur premier repère", souligne Gilles Foucaud, directeur adjoint de l’association qui accompagne et héberge les demandeurs d’asile et les bénéficiaires de la protection internationale.
C’est devant les locaux de cette association que familles ou jeunes adultes ont installé des matelas en mousse déchiquetés, roulés sur le bas côté la journée, accompagnés de sacs plastique pleins à craquer, qui contiennent toute leur vie. Parmi eux, des réfugiés statutaires ou bénéficiaires d’une protection internationale mais aussi des demandeurs d’asile – arrivés du Congo, du Burundi, de Somalie ou du Rwanda, pour la plupart.
"Nous avons identifié 92 nouvelles personnes depuis le 15 mai", précise Gilles Foucaud qui estime que les premiers arrivants se sont installés dans le quartier début 2022, si ce n’est avant.
"Aucune place de libre" (...)
Dans le quartier, plus d’un tiers des réfugiés ont pourtant obtenu le statut de demandeurs d’asile, selon Solidarité Mayotte. Le 15 mai, ils étaient 74 en procédure avec l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) ou la Cour nationale du droit d’asile.
Mais faute de logement sur le territoire, ils sont obligés de continuer à dormir dans la rue. (...)
Trois mois après l’obtention du droit d’asile, les personnes doivent quitter leur logement. "On anticipe 70 sorties prochainement. On sait que ces personnes, sans solution, pourront se retrouver à la rue elles aussi".
Des demandeurs d’asile qui pourraient rejoindre la métropole, mais avec des délais souvent très longs. Tout comme les délais de traitement des demandes. En 2022, 3 500 premières demandes d’asile ont été déposées à Mayotte, selon l’Ofpra. (...)