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À Cachan, une coopérative citoyenne veut bâtir des centrales solaires entre le Val-de-Marne et les Hauts-de-Seine
Article mis en ligne le 22 mai 2022

Depuis sa mise en service 21 avril 2021, la centrale solaire de Cachan, dans le Val-de-Marne, produit de l’électricité, distribué ensuite aux habitants alentour. 600 m2 de panneaux photovoltaïques installés sur le toit d’une école élémentaire. À l’initiative de ce projet, un groupe de citoyens constitué en coopérative depuis 2019 afin de développer des centrales de panneaux photovoltaïques. Thomas Le Roux, président de la coopérative citoyenne Sud Paris Soleil, revient sur les origines de cette aventure citoyenne et sur la structure juridique du projet.

Actu-Juridique : Qu’est-ce que la coopérative citoyenne Sud Paris Soleil ?

Thomas Le Roux : C’est une structure de production d’énergie renouvelable photovoltaïque créée en 2019 et basée à Cachan. Elle a vocation à animer un mouvement de mobilisation citoyenne envers les énergies renouvelables. Nous couvrons un territoire de proximité situé dans le Val de Bièvre allant de Gentilly à Antony. La coopérative repose sur un principe démocratique. Chaque sociétaire à une voix, indépendamment des parts détenues. Les parts sont à 100 €. Nous sommes 200 sociétaires et donc 200 votants aux assemblées générales. Toutes les décisions importantes sont prises dans ce cadre-là. Le conseil de gestion élu par l’AG a un rôle de conseil d’administration. (...)

AJ : Comment est née la coopérative Sud Paris Soleil ?

T. L. R. : Nous sommes un groupe de citoyens vivant à Cachan à l’origine de ce projet. Au départ, nous organisions des cafés citoyens. Durant un de ces événements, en parallèle de la Cop 21, nous avons échangé sur l’énergie solaire. À l’issu de ces échanges, nous avons constaté l’insuffisance de l’action publique. Nous avons donc choisi l’action associative citoyenne, par rapport à l’énergie solaire. Nous avons créé l’association Cachan Soleil, qui préfigurait la coopérative. Elle nous a permis d’avoir une personnalité morale, des adhésions, d’organiser des conférences et de rechercher des partenaires pour s’engager avec nous. Progressivement, nous avons eu l’opportunité de réaliser un équipement à Cachan. La ville a adhéré à ce projet en proposant un toit d’école. Nous avons aussi candidaté à un appel à projet citoyen de la région Île-de-France et nous avons obtenu une subvention. Ensuite, nous avons créé la coopérative pour réaliser le projet car cette structure juridique nous permet de collecter un capital et d’investir.

AJ : En quoi consiste le premier projet de centrale solaire de Cachan ?

T. L. R. : La première centrale solaire de la coopérative est installée sur le toit de l’école élémentaire La Plaine à Cachan. C’est un toit terrasse de 1 000 m2. Nous avons équipé ce toit de panneaux photovoltaïques sur 600 m2. Nous arrivons à une puissance de 100 kilowatt-crête. Nous réinjectons l’électricité dans le réseau, et celle-ci était rachetée initialement par EDF-OA (Obligation d’Achat). Mais depuis le 1er janvier, un changement de contrat nous permet de revendre à Enercoop, une coopérative fournisseur d’énergie 100 % renouvelable. Concernant cette réalisation, nous avons voté en assemblée générale les choix du toit, du fournisseur des panneaux photovoltaïques et de l’installateur. Nous avons fait le choix d’acheter le plus localement possible. En France, il y a une seule usine de production de cellules photovoltaïques qui représentent l’unité centrale du panneau. C’est Photowatt, basée à Bourgoin-Jallieu (38) (...)

Dans notre démarche, les subventions des collectivités et le tarif d’achat nous permettent d’équilibrer notre modèle économique. Pour nos futurs projets, du fait du nouvel arrêté tarifaire, nous devons choisir entre le tarif d’achat ou la subvention de la région Île-de-France. Ce qui n’est pas possible pour nous. Les quatre projets sont donc pour le moment bloqués. Des négociations sont en cours pour excepter les projets citoyens de cette réglementation, du fait de notre but non-lucratif.

Parallèlement, nous travaillons sur un autre modèle basé sur l’autoconsommation. L’idée serait de revendre directement aux particuliers. Nous recherchons notamment des bâtiments qui ont un volume de consommation important en journée, y compris le week-end. Ce qui permettrait d’injecter toute la production dans la consommation et donc d’optimiser le flux. Dans ces cas-là, nous n’aurions plus besoin du tarif d’achat et nous pourrions nous contenter d’une subvention publique, et négocier le prix directement avec le consommateur. Ce type de modèle limite les bâtiments sur lesquels nous pouvons réaliser les projets. À Cachan et dans les communes voisines, nous étudions cette possibilité sur des bâtiments accueillant notamment une société d’informatique qui possède plusieurs serveurs ou encore les supermarchés avec leurs frigos, qui consomment de l’énergie en permanence.