A Bordeaux, les mineurs isolés se multiplient, des enfants dorment dans la rue

Au 10 octobre, les chiffres de la Saemna (service d’accueil et d’évaluation des mineurs non-accompagnés) signalaient le passage de 800 mineurs depuis le 1er janvier 2017, soit deux fois plus que l’année 2016. Sur ces 800 enfants et adolescents débarqués en Gironde, seuls, sans la présence de père ou mère, seulement 268 avaient été pris en charge par l’ASE (Aide sociale à l’enfance).

24 enfants dans la rue

Selon le Réseau Education Sans Frontière de Gironde, actuellement une quarantaine de familles dorment à la rue, soit 24 enfants en très bas âge, et 53 scolarisés. Ces chiffres sont les mêmes livrés par le 115 qui, tous les soirs, reçoit l’appel des sans domicile fixe, pour demander un hébergement d’urgence.

Le Collectif solidarité réfugiés 33 dénonce un "Etat hors la loi", et demande une mise à l’abri de tout mineur se présentant au service d’évaluation (Saemna), y compris en dehors des jours d’ouverture. Le collectif demande également que soient prises rapidement des mesures pérennes d’assistance éducative.

Les situations de ces enfants et de ces familles qui dorment dehors évoluent au cas par cas. Ils sont soit réfugiés "demandeurs d’asile", soit déboutés de leur demande d’asile, soit en attente d’une décision préfectorale et sont souvent pris en charge par des quartiers, des parents d’élèves d’école, des bénévoles au sein d’associations, comme nous l’avons relaté dans nos colonnes. Une nuit ici, deux nuits par là. Un repas chaud ici. (...)

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Les demandes d’asile sont en hausse de 64% : déjà 3000 dossiers pour les 10 premiers mois de 2017, contre seulement 1830 en 2015. (...)

La préfecture indique également une forte hausse de l’immigration irrégulière.
Quant aux mineurs étrangers non accompagnés, leur nombre a doublé depuis 2016.
Enfin, l’agglomération de Bordeaux compte 98 squats, pour un total de 843 personnes.
Un afflux qui souligne l’insuffisance des divers dispositif d’hébergement, même si la préfecture a "renforcé son dispositif d’accueil, d’hébergement et d’insertion" récemment. Mais cet effort ne suffit pas, d’où l’appel aux communes. Président de la Métropole, Alain Juppé a insisté sur l’accompagnement de l’Etat. Un comité de suivi va être créé, réunissant l’Etat, la Métropole, la Département, la Région et les communes.
Pour les élus EELV, qui ont été en pointe sur ce sujet, le Conseil de métropole extraordinaire qui s’est tenu mardi est une déception : "le préfet appelle à l’implication des collectivités et les collectivités en appellent à l’implication de l’Etat. On se mord un peu la queue même si ça avance un peu quand même…"