L’été apporte avec lui son lot de tensions. Sécheresses, incendies, orages et inondations pointent l’impact des activités humaines sur le climat. L’occasion de faire une première rétrospective des aberrations écologiques depuis le début de l’année.
Les incendies sont en train de défigurer la faunefaune et la flore du Canada, et ont déjà libéré 290 mégatonnes de carbone dans l’atmosphère, pulvérisant le record précédent de 138 mégatonnes. (...)
De son côté, la Grèce n’a pas été épargnée, avec le départ de plus de 1 400 feux pendant 16 jours de chaleur extrêmes qui ont ravagé le paysage. La France est, pour l’instant, relativement épargnée mais avait perdu plus de 30 000 hectares il y a un an, rien qu’en Gironde. De quoi s’interroger sur notre impact sur l’environnement : Futura a donc décidé de vous proposer un petit panorama des champions de l’aberration écologique annoncés depuis le début de cette année.
7 aberrations écologiques surprenantes en 2023
1. Construire un paquebot monstrueux à la gloire de l’hyperconsommation
L’Icon of the Seas, c’est un parc aquatique de sept piscines, un parcours d’obstacles, 40 restaurants, une patinoire, des spectacles, des magasins... Le tout rassemblé sur 350 mètres et 20 étages d’acieracier flottant, capable de transporter jusqu’à 7 600 passagers et 2 350 membres d’équipage. Voilà la promesse de l’entreprise Royal Caribbean, dont le monstrueux bébé sera biberonné au gaz naturel liquéfiégaz naturel liquéfié — certes moins polluant que le bon vieux mazoutmazout, mais dont la méthode d’extraction libère d’importantes quantités de méthane (un gaz à effet de serregaz à effet de serre 25 fois plus réchauffant que le CO2).
2. Trois aéroports pour visiter une ville « écologique » géante dans le désert (...)
Pour garantir un flux touristique mondial vers cet « accélérateur du progrès humain » offrant la possibilité de nager, faire du ski et du shopping là où il n’y a pas une goutte d’eau, le pays a annoncé la création de sa troisième compagnie aérienne. En tout, trois aéroports seront construits à Neom, ville dont « la riche tapisserie du monde naturel sera protégée, préservée et mise en valeur à grande échelle. » Logique.
3. Investir 9 milliards d’euros dans un projet pétrolier qui a appauvri les populations locales
Il fallait bien que le nom de TotalEnergies apparaisse au moins une fois dans cette sélection : l’ONG Human Rights Watch a dénoncé dans un rapport publié le 10 juillet dernier les conséquences désastreuses du méga-projet pétrolier du géant français en Ouganda. Celui-ci « a provoqué l’insécurité alimentaire et l’endettement des ménages, contribué à la déscolarisation d’enfants et risque d’avoir des effets dévastateurs sur l’environnement », dénonce l’association qui a enquêté sur place.
4. Exploiter les grands fonds marins sans connaître l’impact environnemental
La Metal Company : retenez bien son nom. C’est le leader mondial dans l’exploitation minière des grands fonds marins (au-delà des 2 000 mètres de profondeur), dont on ne connaît que 20 % à peine. Ce qui n’empêche par l’industrie et, plus généralement, les États-Unis, la Russie, l’Australie, l’Argentine et quelques autres à vouloir lancer des opérations pour s’emparer des nodules, ces minerais riches en cobaltcobalt, nickelnickel et cuivrescuivres, métauxmétaux indispensables notamment à la fabrication de batteries de voituresbatteries de voitures électriques ou d’éoliennes (...)
5. Massacrer des dauphins par tradition
L’année 2023 a vu une énième édition du « Grind » se dérouler aux Îles Féroé : une tradition au cours de laquelle les habitants se livrent à la chasse aux cétacés, qu’ils encerclent en bateau puis tuent au couteau. (...)
6. Faire la guerre
Les conséquences de la guerre en Ukraine sont aussi écologique, et la destruction du barrage hydroélectrique de Kakhovka en juin dernier a privé de nombreuses espècesespèces de leur habitat naturel. (...)
7. Promouvoir la seconde main et jeter les vêtements qu’on est censé vendre
Vous pensiez faire une bonne action en rapportant ce pantalon trop grand au magasin, ou cette veste sublime achetée sur un coup de tête ? Trois ONG ont mené une enquête et prouvé que sur 21 vêtements introduits sur le marché de la seconde main de dix marques de fast-fashion, 5 seulement ont finalement été revendus. Les autres ont été détruits, jetés ou perdus.
Des champions, on vous dit.
10 aberrations écologiques en 2022 (...)