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Revolution Permanente
3 ans après la mort d’Adama Traoré, Gilets Jaunes et quartiers populaires convergent pour exiger Justice et Vérité
Article mis en ligne le 21 juillet 2019

Comme l’a rappelé Youcef Brakni, lors de la conférence de presse qui a précédé la marche, c’est dès le départ que le comité Adama, avec le Pôle Saint-Lazare constitué notamment des cheminots de l’Intergare et des étudiants mobilisés contre l’augmentation des frais d’inscription à l’université, a appelé à rejoindre le mouvement des Gilets jaunes, contre le battage médiatique qui présentait ce dernier comme un mouvement poujadiste fascisant. Se reconnaissant dans la lutte pour la justice sociale, et contre l’autoritarisme du gouvernement et les violences policières, cette politique a été à l’avant-garde de la jonction avec les Gilets jaunes. C’est ce que démontre la réussite de cette manifestation où plus de trois milles personnes ont répondu présentes à l’appel

Parmi les manifestants, beaucoup de Gilets jaunes, de Gilets noirs, de cheminots, de postiers, de syndicalistes combatifs, ainsi que de familles de victimes de violences policières, venus témoigner leur solidarité avec la famille Traoré, et affirmer que des quartiers populaires aux mouvements sociaux, c’est la même police qui humilie, blesse, mutile, et tue. Etaient également présents plusieurs représentants politiques à l’instar d’Olivier Besancenot et Philippe Poutou portes-paroles du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), Danièle Obono et Eric Coquerel députés de La France Insoumise (LFI), ou encore la sénatrice Esther Benbassa pour Europe Écologie Les Verts (EELV). (...)

De nombreux Gilets jaunes se sont également exprimés dans ce sens, à l’image d’Antoine, Gilet jaune de Bordeaux, dont la main a été arrachée lors d’une manifestation suite à un tir de grenade de désencerclement. Où encore de Milfet Redouane, fille de Zineb Redouane marseillaise de 80 ans morte à son balcon suite à un tir tendu de grenade lacrymogène par les forces de répression, qui n’a pas pu être présente, mais qui a tenu à adresser un message de soutien à la lutte pour la justice et la vérité pour Adama. Pendant la marche, les manifestants ont également scandé « Où est Steve ? », en référence à ce jeune travailleur nantais mort noyé dans la Loire suite à une charge policière le soir de la fête de la musique. (...)

Cette marche a montré que, plus qu’un scandale d’Etat, le combat pour exiger justice et vérité pour Adama est devenu un symbole de la lutte contre les violences policières et contre l’autoritarisme du gouvernement. Minutieusement préparée par le Comité depuis un an – Assa Traoré la sœur d’Adama ayant fait un véritable tour de France des quartiers populaires pour inviter toutes les victimes de violences policières à les rejoindre – des cars ont même été affrétés au départ d’Ivry et de Gare du Nord pour rejoindre Beaumont-sur-Oise. Un des cars a d’ailleurs été arrêté par les gendarmes, par suite d’une réquisition du parquet de Pontoise visant à rechercher les auteurs « d’actes de terrorisme », « vols », et « trafics de stupéfiants ». Alors qu’une quarantaine de personnes se rendant à la manifestation se trouvaient dans le bus, les gendarmes ont menacé d’immobiliser le véhicule pendant 4h si la totalité des voyageurs ne se soumettaient pas à un contrôle d’identité. Et si l’intervention d’Assa Traoré et Youcef Brakni munis d’une caméra pour dénoncer cet acharnement judiciaire et policier a poussé les gendarmes à laisser le bus repartir, cette tentative d’intimidation prouve la volonté politique de faire peur à ceux qui exigent justice et vérité pour Adama, tout comme elle démontre l’autoritarisme croissant d’un gouvernement qui répond par la matraque aux revendications de justice sociale. (...)

Dans la même veine, les Gilets Noirs et les collectifs de travailleurs sans-papiers ont aussi manifesté à Beaumont ce samedi pour dénoncer l’appareil policier qui s’abat contre les plus précaires de cette société. En effet, les travailleurs sans-papiers subissent non seulement l’exploitation la plus sauvage en occupant les travaux les plus pénibles, mais aussi les contrôles de police les plus brutaux, les enfermements en centre de rétention, et les déportations. C’est pourquoi le combat pour la justice sociale est indissociable du combat contre le racisme, comme l’a fait remarquer Omar Slaouti membre du collectif Rosa Parks. (...)

le combat pour exiger justice et vérité pour Adama Traoré s’inscrit dans une lutte globale contre le gouvernement Macron et la répression d’’Etat. Alors que celui-ci n’en finit plus de s’attaquer au mouvement social pour faire passer ses contre-réformes anti-sociales, remet en cause les droits démocratiques notamment en s’en prenant aux journalistes, et méprise les couches populaires, en particulier racisées, à qui il ne propose rien d’autre que des gazs lacrymogènes et autres coups de matraque, il est nécessaire de construire une réponse avec l’ensemble de notre camp social.