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20 décembre : des traces toujours profondes 177 ans après l’abolition de l’esclavage
#LaRéunion #esclavage
Article mis en ligne le 22 décembre 2025
dernière modification le 21 décembre 2025

Ce samedi 20 décembre 2025, La Réunion célèbre les 177 ans de l’abolition de l’esclavage. Une date inscrite dans les manuels d’histoire, mais qui, plus d’un siècle et demi après, continue d’interroger. Si l’abolition de 1848 a mis fin à un système légal de violence, elle n’a pas effacé pour autant ses traces. Et la signification de cette date semble parfois se perdre dans un marketing effréné (Photo d’illustration rb/www.imazpress.com)

L’abolition reste, même aujourd’hui, incomplète. Les anciens esclaves n’ont reçu ni terres, ni réparations, ni reconnaissance immédiate. La liberté proclamée n’a pas suffi à renverser les inégalités héritées de l’esclavage, qui se sont transformées, adaptées, et sont pour la plupart toujours invisibilisées.

En 2025, il reste nécessaire de nommer l’esclavage pour ce qu’il a été : un crime contre l’humanité. Tout particulièrement à une époque où certains politiciens considèrent que la colonisation, qui est allée de pair avec l’esclavagisme, n’était pas un crime, à l’image d’Edouard Philippe – et de ses aspirations présidentielles.

Il reste toujours nécessaire de reconnaître que les inégalités sociales et économiques à La Réunion ne sont pas nées par hasard. Elles s’inscrivent dans une longue histoire de domination coloniale, dont les relents sont toujours aussi présents.

Dans une île où 36% de la population vit sous le seuil de pauvreté, où la pauvreté structurelle peinent à s’enrayer, et où les stigmates de l’histoire sont toujours visibles, le 20 décembre résonne toujours aussi fort…Mais est parfois dévoyée de sa signification. (...)

Sans parler des commerces capitalisant sur cette date, entre happy hour, promotions spéciales et partenariats douteux avec des entreprises dont la fortune s’est construite sur le dos des esclaves, comme ont pu le souligner des militants réunionnais ces derniers jours…

L’abolition de l’esclavage ne devrait pas appartenir qu’aux descendants des esclaves, mais devrait concerner l’ensemble de la société réunionnaise. Se souvenir, c’est accepter de regarder l’histoire en face pour mieux avancer.