Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Blogs de Médiapart
1er mai 2019 : que s’est-il passé à l’hôpital Salpêtrière ?
Article mis en ligne le 2 mai 2019

Autour de 20h, sur les chaînes d’info continue, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner annonce devant hôpital de la Salpêtrière que l’hôpital a été « attaqué » par des dizaines de militants anticapitalistes d’ultragauche « black blocs ».

17h30. Je reçois un coup de fil m’informant de l’arrestation d’un groupe de jeunes étudiants de ma connaissance.

Je contacte l’un d’entre eux immédiatement qui me confirme être en état d’arrestation.

Une heure auparavant, après avoir défilé en famille avec la « fanfare invisible », nous étions parvenus in extremis et dans la panique à échapper à la gigantesque nasse policière qui s’étendait du milieu du boulevard de l’Hôpital au boulevard Saint-Marcel.

Des milliers de manifestants de tous âges restaient à la merci des centaines de bombes lacrymogènes envoyées sur la foule.

Car, après avoir barré l’accès à la place d’Italie sur le boulevard de l’Hôpital, les forces de l’ordre avaient décidé de gazer et d’utiliser les canons à eau pour faire refluer les milliers de manifestants présents vers le Boulevard Saint-Marcel.

18h. Je parviens à échanger brièvement avec l’une des étudiantes.

Tout comme nous, avec son groupe d’amis, elle a défilé jusqu’au milieu du Boulevard de l’Hôpital. C’est là qu’elle et ses amis étudiants ont été littéralement bombardés de lacrymogènes. Désorientés, paniqués et suffocants, cherchant une issue comme des milliers de manifestants, ils croient se mettre à l’abri en franchissant un portail ouvert. Il sont dans l’enceinte l’hôpital de la Salpêtrière au pied de l’un de ses bâtiments. Quelques minutes plus tard, ils sont nassés et arrêtés.

Vers 21h, j’apprends qu’elle est inculpée pour « attaque en bande organisée ».

Une autre version qui contredit celle d’un ministre qui fait passer des manifestants paniqués devant l’agression de ses forces de l’ordre pour de dangereux « black blocs »... (...)

Lire aussi :

 1er-Mai : ce que l’on sait des incidents survenus à l’hôpital de La Pitié-Salpêtrière à Paris

Que s’est-il passé, mercredi, à l’hôpital de La Pitié-Salpêtrière, lors du défilé parisien du 1er-Mai ? Une trentaine de personnes ont été placées en garde à vue à la suite d’une intrusion dans l’enceinte de l’établissement. Le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, a lui parlé d’une « attaque ». Mais, selon plusieurs témoignages, les manifestants auraient en fait tenté de se mettre à l’abri des gaz lacrymogènes. (...)

Les manifestants sont plongés sous les gaz lacrymogènes. A cet instant, la directrice de La Pitié-Salpêtrière est informée d’une tentative d’intrusion dans l’établissement. « Je me suis immédiatement rendue sur place, et lorsque je suis arrivée, la grille était forcée, la chaîne avait cédé, et des dizaines de personnes étaient en train d’entrer dans l’enceinte de l’hôpital », a témoigné Marie-Anne Ruder auprès de France Inter. Parmi les « intrus », des « gilets jaunes » et des individus au visage dissimulé, a-t-elle assuré, racontant avoir appelé les services de police en raison notamment de « gestes violents et menaçants ».

Puis, ces personnes « se sont précipitées en montant un escalier, en passant une passerelle vers le service de réanimation chirurgicale », qui accueille des « patients particulièrement vulnérables », a déclaré mercredi soir le directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch, sur la chaîne BFMTV.

Sur la foi d’images de vidéosurveillance « absolument édifiantes » et qui seront transmises aux enquêteurs, il a décrit la tentative d’intrusion « alors que s’interposaient des infirmières, un interne (…) qui tenaient la porte avec toute la force qu’ils pouvaient avoir en criant “attention, ici il y a des patients” ». « Il aurait pu se produire un drame dont je n’ose même pas imaginer les conséquences », a-t-il répété jeudi matin sur Franceinfo.

Les forces de l’ordre sont arrivées après « une dizaine de minutes » et les ont délogés, selon Mme Ruder. « Plus de trente individus ont été placés en garde à vue à la suite de l’intrusion à La Pitié-Salpêtrière », a indiqué le parquet de Paris à l’Agence France-Presse (AFP), sans plus de précisions. (...)

Des images et un témoignage diffusés par le journaliste indépendant David Dufresne sur Twitter, notamment, indiquent plutôt que les manifestants ont été repoussés par une colonne de CRS dans l’enceinte de l’hôpital, où ils ont tenté de se réfugier (...)

Une journaliste de l’AFP a également vu à cet endroit des manifestants se mettre à l’abri dans l’enceinte de l’hôpital – qui fait plusieurs hectares – pour échapper aux gaz lacrymogènes, avant d’être pourchassés par les forces de l’ordre, et certains interpellés.

A ce stade, rien ne permet toutefois de dire si ces personnes visibles sur les vidéos ou celles vues par la journaliste de l’AFP sont les mêmes que celles dont ont parlé MM. Castaner et Hirsch ou Mme Ruder.

 Pitié Salpêtrière : "On ne s’est pas senti en danger plus que ça" (aide-soignante)