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10 septembre : l’appel à bloquer le pays inquiète Bayrou, le mouvement ouvrier doit entrer dans la danse
#resistances #10septembre #10septembre2025
Article mis en ligne le 17 août 2025
dernière modification le 15 août 2025

Face aux politiques austéritaires et de casse sociale annoncées par Bayrou pour 2026, un collectif appelle à faire du 10 septembre une journée de mobilisation nationale pour « un arrêt total du pays. » L’écho et l’inquiétude que commence à susciter la proposition montre l’aspiration à lutter par en bas contre l’offensive du gouvernement.

Le 15 juillet dernier, devant un parterre de politiciens, de grands patrons et de journalistes, François Bayrou présentait son projet de budget pour l’année à venir. Une véritable déclaration de guerre, s’attaquant, une fois de plus, aux travailleurs et aux plus précaires. Ces annonces ont suscité une importante colère chez les travailleurs et les classes populaires. Dans ce contexte, un appel à bloquer le pays le 10 septembre prochain connaît ces derniers jours une certaine diffusion sur les réseaux et dans la presse, au point de commencer à préoccuper le gouvernement qui « surveille de près » le phénomène.
Une aspiration progressiste à une riposte par en bas face à l’offensive de Bayrou

Sur le site initié par un collectif d’une vingtaine de militants qui souhaitent rester anonymes et se présentent comme « apolitiques », on retrouve un appel à « en finir avec la casse sociale de Macron et Bayrou. Assez des cadeaux aux riches, assez que ce soit toujours les mêmes qui paient. » Une colère contre le gouvernement qui a ressurgi après l’annonce du budget. Comme le note le collectif : « le gouvernement sacrifie nos droits : deux jours fériés supprimés, coupes massives dans la santé, gel des retraites, suppression de milliers de postes publics. Ce plan injuste frappe les plus fragiles et détruit nos services essentiels. »

Face à ce constat, les initiateurs de l’appel soulignent qu’« une mobilisation massive est notre seule chance de le faire reculer ». Revendiquant trois mots d’ordre « boycott, désobéissance, solidarité », ils défendent des modes d’action « pacifiques » aussi divers que le fait de « ne plus acheter dans les grandes surfaces qui profitent des baisses de cotisations », « cesser de travailler dans la mesure du possible : prendre des congés, déposer des arrêts, ralentir volontairement la production » ou de procéder à des « blocages ciblés : routes, dépôts logistiques, grandes enseignes, sans violence mais avec détermination. »

Parmi les principales revendications mises en avant par le site, « un réinvestissement massif dans les services publics : santé, éducation, transports, justice » ; « l’arrêt immédiat des suppressions de postes et des logiques comptables inhumaines » ; un système de santé accessible à toutes et tous, sans franchises injustes ; le maintien de tous les jours fériés et des droits sociaux conquis » ; « la revalorisation des retraites, minimas sociaux et salaires, indexée sur la vie réelle. »

Des revendications progressistes qui s’accompagnent d’une volonté nette de s’en prendre aux multinationales. (...)

l’appel à la mobilisation exprime une aspiration progressiste à construire une réponse par en bas contre le gouvernement, en s’en prenant aux puissants plutôt qu’aux étrangers ou aux bénéficiaires d’aides sociales, et en revendiquant une logique de convergence des luttes : « climat, logement, droits des femmes, travail… ce n’est pas une addition de causes, c’est une même injustice à combattre. »
La grève est centrale : le mouvement ouvrier doit soutenir la mobilisation et proposer un plan de bataille contre le gouvernement ! (...)

le budget de Macron-Bayrou a suscité une colère énorme qui cherche des moyens de s’exprimer, et ne veut pas laisser l’opposition au budget entre les seules mains des partis institutionnels.

L’extrême-droite tente évidemment d’influencer cette envie de lutter. On a ainsi vu passer ces derniers jours de nombreux appels à se mobiliser le 10 septembre « à condition que ce mouvement ne soit pas affilié à la gauche et aux syndicats » ou des appels du pied du député RN Matthias Renault, qui voudrait que le 10 septembre converge avec des revendications « anti-immigration » et contre « l’État obèse ». Cependant, force est de constater que la logique défendue par l’appel du 10 septembre apparaît loin de celle que l’on retrouve du côté du RN, de la fachosphère ou du phénomène « Nicolas qui paie ».

Surtout, celles et ceux qui veulent vraiment bloquer le pays devraient savoir qu’il vaut mieux compter sur la force du mouvement ouvrier organisé, des raffineurs, des cheminots ou des énergéticiens, qui ont montré leur force de frappe ces dernières années, que sur l’extrême-droite qui cherche à monter les travailleurs les uns contre les autres et défend un budget encore plus austéritaire que celui de Bayrou.. S’il faut une mobilisation par en bas, les méthodes de la lutte de classe sont clé pour amplifier le rapport de forces et impacter le plus sérieusement l’économie. En ce sens, la question de la grève est un outil essentiel pour « bloquer tout » et ne doit pas être diluée au milieu d’une multitude de modes d’action, essentiellement individuels, dont l’impact risque d’être en réalité limité.

Aussi, il faut exiger des directions syndicales qu’elles apportent une réponse à la colère en appelant à la grève le 10 septembre, dans le cadre d’un plan de bataille plus large, qui tire les bilans de l’impasse des journées de grève isolées et du dialogue social, mais aussi de l’échec qu’a constitué le refus du mouvement ouvrier de s’appuyer sur la colère des Gilets jaunes en 2018. (...)

Le 15 juillet dernier, la secrétaire de la CGT Sophie Binet affirmait que « l’heure est à préparer la mobilisation » et qu’elle « mettra tout en œuvre pour empêcher ces violents reculs sociaux. » Cela passe par affirmer une solidarité avec l’envie de se battre le 10 septembre, qui inquiète déjà le gouvernement, et par la formulation d’un appel clair à la mobilisation contre le budget. Pour commencer.

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 (Union Communiste Libertaire)

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Le gouvernement Bayrou reprend le flambeau de ses précédesseurs et tente d’imposer brutalement de nouvelles mesures de casse sociale. Mais la réaction de notre camp social se prépare. (...)

Le 10 septembre, à nous d’imposer des mots d’ordre pour nos droits sociaux et contrer l’accaparement des richesses par la bourgeoisie ! Bien sûr, l’extrême droite, soutien précieux de Bayrou, aimerait jouer un double-jeu et se faire une place dans le mouvement social qu’elle attaque pourtant. Ne lui laissons pas de place pour diviser la lutte ! Partout où c’est possible, posons d’emblée la revendication de 3 jours de grève pour imposer un réel rapport de force, car les manifestations isolées et la grève perlée épuisent sans créer de résultats. Seule une mobilisation massive et tenue dans le temps pourra faire plier le gouvernement.

Contre la casse sociale, tout le monde dans la rue le 10 septembre !