
(...) Cette vague d’arrestations, menée à Sanaa et Hodeïda, intervient au lendemain de la confirmation de la mort du chef du gouvernement houthi dans des frappes israéliennes. (...)
Une "détention arbitraire". L’ONU a annoncé dimanche 31 août l’arrestation d’au moins onze de ses employés au Yémen par les rebelles houthis qui mènent une campagne d’arrestations après la mort jeudi de leur Premier ministre dans des frappes israéliennes.
L’annonce de la mort du chef du gouvernement des Houthis, Ahmad Ghaleb al-Rawhi et de plusieurs de ses ministres, a suscité la colère du chef des rebelles au Yémen, qui a menacé dimanche d’intensifier les attaques contre Israël.
"Au moins 11 membres du personnel des Nations Unies ont été arrêtés", a indiqué dans un communiqué l’émissaire de l’ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, "condamnant la nouvelle vague d’arrestations arbitraires de membres du personnel des Nations unies aujourd’hui à Sanaa et à Hodeïda par Ansar Allah" [nom officiel des Houthis, NDLR]. Il a dénoncé "l’entrée par effraction dans les locaux des Nations unies et la saisie de biens appartenant à l’organisation". (...)
Le patron de l’ONU a appelé à la "libération immédiate et inconditionnelle" des 11 employés ainsi qu’à celle "de tous les autres employés des Nations unies, d’ONG internationales et nationales, de la société civile et de missions diplomatiques qui sont arbitrairement détenus".
Une "détention inacceptable"
Le Programme alimentaire mondial (PAM) avait annoncé plus tôt l’arrestation d’un de ses employés à Sanaa par les rebelles houthis qui se sont emparés de la capitale yémenite en 2014 et contrôlent aujourd’hui une grande partie du pays. "La détention arbitraire de personnel humanitaire est inacceptable. La sûreté et la sécurité du personnel sont essentielles à la réalisation d’un travail humanitaire vital", a ajouté le PAM.
Une source de sécurité à Sanaa a pour sa part indiqué à l’AFP que sept employés du PAM et trois de l’Unicef avaient été arrêtés dimanche après une descente dans leurs bureaux. (...)
Samedi, une source de sécurité yéménite a déclaré à l’AFP que les Houthis avaient arrêté à Sanaa, Amran (nord) et Dhamar (sud-ouest) des dizaines de personnes, "soupçonnées de collaboration avec Israël".
L’ONU avait annoncé fin janvier que huit de ses salariés au Yémen avaient été arrêtés par les rebelles houthis, qui détiennent déjà des dizaines d’employés des Nations unies et de plusieurs organisations humanitaires depuis juin 2024.
Une "honte absolue"
En juin, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a exigé "leur libération immédiate et inconditionnelle" et a déploré la "tragédie déplorable" de la mort en détention d’un employé du PAM plus tôt cette année.
Les Houthis avaient justifié les arrestations de juin par la découverte d’un "réseau d’espionnage américano-israélien" opérant sous couvert d’organisations humanitaires, des accusations fermement rejetées par l’ONU.
Dix ans de guerre civile ont plongé le Yémen dans l’une des pires crises humanitaires mondiales, selon l’ONU. (...)
Mohammed al-Adrei, qui se présente comme conseiller au ministère de l’Information du gouvernement reconnu internationalement, s’est filmé en tenue traditionnelle yéménite, poignard à la ceinture, dansant sur une musique festive. Il a posté la vidéo quelques heures après l’annonce de l’assassinat du Premier ministre houthi.
L’écrivain Khaled al-Rowaishan s’est insurgé sur Facebook : "C’est une honte absolue de se réjouir de la mort d’un Yéménite, quel qu’il soit, tué par des missiles israéliens."