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Un vote pour les limites planétaires en Suisse : l’initiative pour la responsabilité environnementale
#biodiversite #ecosysteme #Suisse #referendum
Article mis en ligne le 4 février 2025
dernière modification le 2 février 2025

Le 9 février 2025, le peuple suisse votera oui ou non à l’initiative populaire « Pour une économie responsable respectant les limites planétaires (l’initiative pour la responsabilité environnementale) ».

Lancée en août 2021 par le parti des Jeunes Vert·e·x·s, la proposition a récolté 105 940 signatures, dépassant dès lors le seuil des 100 000 nécessaires pour l’organisation d’une initiative nationale. Dans quelques semaines, c’est la première fois qu’un pays entier sera invité à voter sur la possibilité d’encadrer le développement de son économie par des limites biophysiques.

Pour mieux comprendre les enjeux de cette initiative, cet article présente la proposition et explore ses implications économiques.

Sommaire

  • Que propose l’initiative pour la responsabilité environnementale ?
  • Quelle serait l’ampleur de la transition ?
  • Quelles seraient les implications économiques ?
  • #1 – L’initiative implique-t-elle des interdictions ?
  • #2 – Doit-on renoncer au niveau de vie suisse ?
  • #3 – L’initiative va-t-elle affaiblir l’économie ?
  • #4 – Une telle transition est-elle acceptable sur le plan social ?
  • #5 – Le délai d’application est-il trop court ?
  • #6 – Est-il vraiment nécessaire d’introduire une nouvelle loi ?
  • #7 – La Suisse peut-elle faire cavalier seule en matière d’écologie ?
  • Conclusion : l’art de couler sans grâce

Que propose l’initiative pour la responsabilité environnementale ?

L’initiative pour la responsabilité environnementale propose de modifier la Constitution fédérale comme suit (Figure 1). (...)

L’idée principale, c’est de limiter les activités économiques à la biocapacité des écosystèmes, les « capacités de renouvellement » de la nature. C’est un concept déjà bien connu en science de la durabilité. Pour qu’elle soit écologiquement durable, la gestion d’une forêt, d’une pêcherie, ou de tout autre écosystème doit respecter un certain cycle naturel de reproduction. Si l’on pêche trop, les populations de poissons n’ont plus le temps de se reproduire, ce qui cause l’effondrement de la pêcherie. Si l’on émet trop de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, le climat se réchauffe, avec toutes les conséquences négatives que l’on connait. Le défi de la durabilité consiste à préserver la santé des écosystèmes, et cela afin de maintenir leur capacité à fournir les ressources et les services sans lesquels nos économies ne pourraient fonctionner.

Depuis 2009, les scientifiques opérationnalisent cette notion de durabilité à l’aide du cadre des « limites planétaires », une représentation chiffrée des conditions d’habitabilité du système Terre. Une publication récente fait état d’un dépassement de six limites sur neuf à l’échelle du globe (Figure 2), avec une septième n’étant pas loin de franchir son seuil. (...)