
Tout bloquer.
Mais bloquer quoi et qui pour empêcher la catastrophe climatique ? On ne peut pas rattraper le CO2 émis dans l’atmosphère et l’enfermer dans une boîte magique qui le ferait disparaître.
On ne peut pas redonner vie aux personnes mortes de la canicule, de sécheresse, disparues dans les mégafeux, les inondations, pas plus que sur les routes migratoires. Ni effacer le cancer des corps intoxiqués aux pesticides, aux pollutions industrielles et malades de leur travail. (...)
Mais on peut dire stop. Refuser que l’écocide continue en notre nom. Ne plus détourner les yeux de la violence des inégalités environnementales. Arrêter d’écouter les dirigeant·es qui prétendent nous gouverner en piétinant la science du climat et de la biodiversité. (...)
Faire à l’envers, partout.
Décider que le train est gratuit et voir ensuite comment on le finance. Taxer les superprofits et ensuite se demander si Bernard Arnault est fâché. Interdire les SUV sans d’abord se dire que quand même c’est cool de rouler en ville dans une voiture de chasseurs. Ouvrir des cuisines collectives de produits frais et végétariens pour les écoles avant de se préoccuper du lobby de la viande. Interdire les pesticides dangereux pour les humains et les écosystèmes avant de craindre la concurrence commerciale à l’international. Mettre un toit sur la tête de toutes les familles à la rue avant de demander si elles paieront bien leurs factures. Rendre gratuites les consommations de base en eau et en énergie et ensuite se demander si c’est OK pour l’Ebidta de la boîte concernée. Bannir les mégapaquebots et ensuite s’inquiéter de l’oisiveté des retraité·es.
Tant de choses restent à imaginer, même quand on ne croit plus à l’action de son gouvernement et qu’on n’a plus envie de rien lui demander.