
Chaque mois, nous vous proposerons une brève présentation des conflits qui se déroulent ou se sont déroulés dans la période en question, en France mais aussi à l’international. Nous savons parfaitement que la liste qui suit n’est que partielle. L’information sur les grèves et les luttes n’est pas la mieux partagée par les médias, il faut aller la chercher. Et pourtant, des grèves, il y en a.
(...) Nous savons parfaitement que la liste qui suit n’est que partielle. Eh oui ! L’information sur les grèves et les luttes n’est pas la mieux partagée par les médias, il faut aller la chercher. Et pourtant, des grèves, il y en a ! En France, et ailleurs dans le monde, y compris dans des pays que les médias mainstream nous présentent comme les modèles à suivre, États-Unis ou Allemagne, car les salarié·es y seraient dociles, pas comme les salarié·es français·es "réfractaires" ! (...)
QUELQUES FAITS NOTABLES A L’INTERNATIONAL
Des grèves massives aux États-Unis
La vague de grèves qui touche les États-Unis continue à s’étendre, semble-t-il. Au cœur de ce processus, la grève chez Boeing, commencée le 13 septembre, tient une place particulière.
Boeing, la grève, suite et pas fin…
La grève des quelque 33 000 machinistes de Boeing s’est poursuivie en ce mois d’octobre, plusieurs sites étant complètement à l’arrêt, dont les deux principales usines près de Seattle. Les grévistes exigent 40% d’augmentation salariale, et le retour de leur régime de retraites à prestations garanties, supprimé en 2008. (...)
En Italie, grève historique le 18 octobre, chez Stellantis à Rome, contre le « désengagement » du constructeur ; quelque 20 000 salarié.es de la boite et des fournisseurs en manifestation. Le 13 octobre, les dockers ont fait une grève très suivie dans les ports italiens (Gênes, Livourne, Trieste et Naples) contre le projet scélérat de « loi sécurité » de Meloni.
Au Royaume-Uni, un vaste mouvement de grève est annoncé dans le métro londonien à partir du 4 novembre.
Dans les DOM :
Colère sociale maintenue en Martinique, malgré le couvre-feu, et exigence de mesures pour les salaires, les retraites et les prix.
Guadeloupe, grèves chez EDF PEI : Le mouvement social y dure depuis le 15 septembre, contre la non-application par la direction de l’accord signé au début 2023, après 2 mois de grève pour une mise en conformité des contrats et rémunérations avec le droit du travail. En octobre, le 17/10, la grève a conduit à des délestages qui ont privé 71 000 foyers d’électricité. Suite à des provocations de la direction, le 25/10, il y a eu 12 heures de black-out total dans toute l’île. (...)
EN FRANCE
Journée Interpro du 1er octobre :
Programmée de longue date par une intersyndicale partielle (CGT, FSU, Solidaires, et des organisations de jeunesse) qui appelait « à manifester et à faire grève pour qu’enfin les urgences sociales, exprimées dans les mobilisations comme dans les urnes, soient entendues », elle mettait principalement en avant les salaires, les services publics et l’abrogation de la réforme des retraites.
La mobilisation a globalement été en demi-teinte, avec des grèves limitées, et les manifestations (quelque 190 dans le pays) assez peu fournies (170 000 en France et 20 000 à Paris selon la CGT, 95 00 et 11 000 selon l’Intérieur). Les bastions habituels ont peu bougé : trafic très peu perturbé chez les cheminots, grève peu suivie dans l’Éducation nationale.
Une chose est sûre : ce n’est pas avec des journées d’action comme celle-ci, couplée à une poursuite du dialogue avec Barnier, que le niveau de mobilisation des travailleurs/ses s’élèvera au niveau nécessaire. D’autant plus qu’aucune suite n’est prévue…
La longue lutte des MA France à Aulnay-sous-Bois (93) :
A partir du 16 avril, les salarié.es de l’équipementier automobile, à 80% sous-traitant de Stellantis (placée en liquidation judiciaire depuis mai) se sont mis en grève et ont occupé l’usine, pour empêcher les machines de partir, et lutter contre une direction qui veut délocaliser en Turquie. De nombreuses initiatives ont eu lieu pour développer le soutien. Mais mauvaise nouvelle : le 10 octobre, le tribunal administratif de Montreuil rejetait la demande d’annulation du plan de licenciements contre les 280 salarié.es.
Dans les transports :
Grève des remorqueurs au port de Saint-Nazaire. Pour obtenir une revalorisation salariale, officiers, capitaines et chefs mécaniciens du groupe espagnol Boluda ont en partie bloqué le port plusieurs jours à partir du 17 octobre, empêchant les gros vaisseaux d’amarrer. La grève a été brisée par les réquisitions ordonnées par la préfecture à partir du 23 octobre, avec l’aide des gendarmes.
SNCF : Le 15/10, la Sarthe était paralysée par une grève massive des contrôleurs et conducteurs de trains, à l’appel de la CGT cheminots, Sud Rail et de la CFDT, pour dénoncer les nouveaux horaires voulus par la direction SNCF pour l’année à venir. Des suites sont envisagées.
Santé :
A noter ce mois-ci, plusieurs grèves dans le secteur de la santé.
Grève, majoritaire dans 4 établissements parisiens, des psychiatres et psychologues au Bureau d’aide psychologique universitaire de Paris à partir du 7 octobre, contre le management de la direction du BAPU et la dégradation des conditions de travail.
Dans le secteur hospitalier aussi, plusieurs grèves se sont suivies (...)