Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Infomigrants
Traversées de la Méditerranée : "Les passeurs mentent sur tous les services qu’ils proposent" aux migrants
#Mediterranee #migrants #immigration #naufrages #passeurs
Article mis en ligne le 30 mai 2025

Les migrants qui souhaitent rejoindre l’Europe via la Méditerranée font tous appel à des trafiquants sur les côtes nord-africaines, généralement libyennes ou tunisiennes. Ces passeurs leur promettent des traversées sûres et offrent des "garanties" – en fonction du prix payé. Mais aucun trajet en mer n’est sans risque et les noyades et les naufrages sont très fréquents.

Mais les passeurs "mentent sur tous les services qu’ils proposent", rappelle l’ONG SOS Méditerranée qui secourt régulièrement les migrants en détresse et qui est devenue au fil des années le premier témoin de leur calvaire en mer.

InfoMigrants a dressé la liste de tous les mensonges véhiculés par les réseaux de trafiquants en mer Méditerranée.

1/ La fausse proximité avec l’Italie

Il n’est pas rare que les passeurs mentent sur la proximité de l’Italie depuis la Libye ou la Tunisie, principaux pays de départ des traversées de la mer.

L’ONG SOS Méditerranée a entendu de nombreux récits de rescapés relatant ce mensonge. (...)

2/ Le "forfait" traversée

Moyennant finance, les passeurs proposent aux migrants des "garanties" pour leur assurer une arrivée sûre en Europe. Ces garanties fonctionnent généralement comme des forfaits. "Par exemple, si une traversée coûte 500 euros et que le migrant veut une garantie, le prix peut monter jusqu’à 1 000 ou jusqu’à 1 500 euros", explique Kassoum, un Ivoirien qui a traversé la Méditerranée en 2024. "Cela signifie que tu peux tenter la traversée le nombre de fois que tu veux jusqu’à ce que tu atteignes l’Europe".

Évidemment, "ces garanties ne marchent pas", rappelle SOS Méditerranée. (...)

3/ La fausse garantie du "téléphone satellitaire"

Il existe, en effet, des migrants équipés d’un téléphone satellite sur les canots. Un outil qui peut s’avérer précieux en pleine mer, car une fois loin des côtes, il n’y a pas de réseau dans les eaux internationales, les téléphones portables ne passent pas.

Les numéros d’urgence composés par les migrants équipés de ce genre de téléphone satellite sont ceux des garde-côtes (196) ou d’Alarm Phone (0033 4 86 51 71 61), une plateforme téléphonique qui peut mettre en contact une embarcation avec les autorités. (...)

En aucun cas, les migrants ne peuvent appeler directement les navires humanitaires. Ils n’ont pas les numéros de téléphone des capitaines de ces bateaux.

"Nous intervenons auprès des bateaux en détresse soit après avoir été alertés par Alarm phone, par les gardes-côtes italiens ou par Frontex [l’agence européenne des gardes-côtes] qui nous envoient les géolocalisations des canots, soit grâce à notre surveillance par jumelles depuis l’Ocean Viking, soit encore par la surveillance aérienne des avions humanitaires comme le Sea Bird", rappelle Lucille Guenier. (...)

Contrairement à ce qu’on entend sur les réseaux sociaux, ce ne sont donc pas les ONG en mer qui fournissent ces téléphones mais les passeurs eux-mêmes. "Nous ne sommes absolument jamais en contact avec les trafiquants, ni en Libye, ni ailleurs. Nous ne sommes pas non plus en contact avec les migrants", rappelle la responsable communication de SOS Méditerranée.

Les migrants qui peuvent s’offrir ce genre de téléphones doivent payer leur traversée plus chère, mais ce téléphone n’est pas un gage de survie. (...)

4/ Les "bateaux des ONG" ne viennent pas automatiquement secourir les migrants

Les passeurs rassurent les migrants en affirmant que des navires humanitaires les attendent un peu plus loin, au large.

C’est évidemment faux. La rédaction d’InfoMigrants rappelle dans tous ses articles que les navires humanitaires sillonnent une partie très limitée de la mer Méditerranée. La présence de ces ONG est loin d’être une garantie de secours pour les migrants qui veulent tenter la traversée depuis les côtes africaines. (...)

Beaucoup d’embarcations passent inaperçues dans l’immensité de la mer. Beaucoup de canots sombrent aussi sans avoir été repérés. La Méditerranée centrale reste aujourd’hui la route maritime la plus meurtrière au monde.

Environ 3 500 enfants sont morts ou portés disparus ces dix dernières années, soit un par jour, en tentant de traverser la Méditerranée centrale entre l’Afrique du Nord et l’Italie, indiquait le 15 avril un rapport de l’Unicef

5/ Les canots fournis, des "cercueils dans l’eau"

Les embarcations fournies par les trafiquants avant une traversée de la Méditerranée sont "d’une qualité désastreuse" et "totalement inadaptées" à des traversées en haute mer. (...)

 Traversées de la Méditerranée : "Les passeurs mentent sur tous les services qu’ils proposent" aux migrants (2/2)

Les migrants qui souhaitent rejoindre l’Europe via la Méditerranée font tous appel à des trafiquants sur les côtes nord-africaines, généralement libyennes ou tunisiennes. Ces passeurs leur promettent des traversées sûres, offrent des "garanties" – en fonction du prix payé. Mais aucun trajet informel en mer n’est sans risque et les naufrages sont très fréquents. (...)