
MAJ : Émeutes racistes en Espagne : du fait divers à la récupération par l’extrême droite
Malgré les appels au calme, la ville de Torre Pacheco, dans le sud de l’Espagne, a été secouée par une troisième nuit d’émeutes de dimanche à lundi. (...)
Instrumentalisée par des groupes d’extrême droite, et notamment le parti Vox, avec des appels à la haine diffusés sur Telegram, l’affaire Torre Pacheco – qui rappelle les événements survenus en France, à Crépol, en 2023 ou les récentes émeutes en Irlande du Nord – révèle une dynamique familière dans plusieurs pays européens : celle où les faits divers deviennent des catalyseurs de discours racistes et sécuritaires. (...)"Les responsables de Vox ont encouragé les nazis à chasser à Torre Pacheco, en propageant et en encourageant des lynchages aveugles. Nous allons les traduire devant le parquet, et ils ne resteront pas impunis", a assuré lundi Maria Marin, députée et porte-parole de Podemos.
Cette flambée de violence à Torre Pacheco intervient dans un contexte politique où les thèmes identitaires et migratoires sont de plus en plus déterminants en Espagne.
Selon le dernier baromètre du CIS (juillet 2025), Vox grimpe à 18,9 % d’intentions de vote, au plus haut depuis deux ans – et très nettement au-dessus de son score des européennes de 2024 (10,3 %).
Les sondages révèlent par ailleurs une inquiétude grandissante quant à l’immigration. (...)
Plusieurs personnes ont été blessées au cours d’une deuxième nuit de troubles anti-migrants dans la ville de Torre Pacheco, dans le sud-est de l’Espagne, après qu’un retraité a été passé à tabac, ont indiqué les autorités.
Malgré une importante présence policière, des groupes armés de bâtons ont parcouru les rues à la recherche de personnes d’origine étrangère, a rapporté le journal régional La Opinión de Murcia.
Le gouvernement régional n’a pas précisé le nombre de blessés, mais a indiqué qu’au moins une personne avait été arrêtée à la suite de ces violences.
Les troubles ont éclaté après qu’un homme de 68 ans a déclaré aux médias espagnols avoir été battu dans la rue mercredi par trois jeunes d’origine nord-africaine. L’agression a été filmée et diffusée sur les réseaux sociaux.
Vendredi, la mairie a organisé une manifestation qui se voulait pacifique, mais au cours de laquelle des éléments d’extrême droite ont scandé des slogans hostiles aux immigrés. Un groupe appelé "Deport Them Now" a publié un message sur les médias sociaux appelant à des attaques contre les personnes d’origine nord-africaine.
Les autorités espagnoles ont lancé un appel au calme dimanche dans cette ville de 36 000 habitants.
Le chef conservateur du gouvernement régional de Murcie, Fernando López Miras, a déclaré dans un message sur X : "Torre Pacheco doit revenir à la normale. Je comprends la frustration, mais rien ne justifie la violence".
Le maire de Torre Pacheco, Pedro Angel Roca Ternel, a déclaré à la télévision publique RTVE : "J’appelle les habitants au calme, à la tranquillité".
La ministre espagnole de la jeunesse, Sira Rego, membre de l’alliance de gauche Sumar, a condamné la violence contre les migrants dans un message sur Bluesky, accusant l’"ultra-droite" d’être à l’origine des troubles.
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– (Infomigrants)
En Espagne, des émeutes anti-migrants secouent la ville de Torre Pacheco, près de Murcie
Depuis la nuit de vendredi à samedi, des émeutes anti-migrants secouent la ville de Torre Pacheco, dans le sud-est de l’Espagne. Ces violences ont été déclenchées par des groupes d’extrême-droite après l’agression d’un retraité par trois personnes originaires d’Afrique du Nord. La ville appelle au calme et à ne pas confondre "délinquance" et "immigration". (...)
La police semble parfois dépassée. Sur des vidéos postées sur les réseaux sociaux, des foules frappent des hommes ou s’en prennent à des voitures. (...)
Ces affrontements se sont produits après la violente agression en pleine rue, mercredi à l’aube, d’un habitant de 68 ans. Ce retraité, prénommé Domingo, a raconté à des médias espagnols, le visage tuméfié, avoir été attaqué par trois jeunes d’origine nord-africaine sans motif apparent.
"Deport them now"
Cette agression, filmée et dont la vidéo a été mise en ligne sur les réseaux sociaux, avait poussé la mairie à organiser un rassemblement pacifique vendredi après-midi. Cette manifestation de soutien a dégénéré en raison de la présence de groupes d’extrême droite qui ont diffusé des slogans anti-immigrés, selon les autorités.
L’un d’eux, baptisé "Deport them now" ("Déportez-les maintenant") a ainsi appelé sur Telegram à une "chasse" aux personnes d’origine nord-africaine. "Si les autres Maghrébins de la commune ne collaborent pas à l’identification des coupables, ils deviendront automatiquement coupables et devront payer", a-t-il écrit. (...)