Un policier rouennais a été mis en examen le 8 décembre pour agressions sexuelles sur mineures, corruption de mineure et détention d’images pornographiques de mineurs. L’ancien chef de la brigade des mineurs de 51 ans a été placé en détention provisoire.
Une jeune fille de 17 ans dénonce une agression
L’enquête a débuté après les confidences d’une jeune fille de 17 ans, scolarisée dans un lycée du Havre (Seine-Maritime), dénonçant auprès de l’Éducation nationale une agression sexuelle subie cinq ans plus tôt, à l’été 2019, quand elle avait 12 ans, de la part d’un ami de ses parents, alors qu’elle était partie en vacances avec celui-ci, son épouse et leurs filles. Le lycée de la jeune fille a adressé un signalement à l’autorité judiciaire.
L’homme qu’elle met en cause est fonctionnaire au commissariat de police de Rouen. Précisément, il était depuis 2024 l’adjoint au chef de la brigade des atteintes aux personnes. Mais il a été, avant cela, le chef de la brigade des mineurs au commissariat de Rouen. C’est pourquoi la procédure a été dépaysée et l’enquête préliminaire confiée au parquet d’Évreux, qui a saisi l’antenne de Rennes de l’Inspection générale de la police nationale. (...)
Cette perquisition a permis aux enquêteurs de découvrir "d’une part de nombreuses images à caractère pornographique ou érotique représentant des mineurs ou des personnes présentées comme telles dans son téléphone portable ; d’autre part d’un disque dur contenant un grand nombre de données à caractère pédopornographique issues manifestement d’une procédure judiciaire traitée par le service auquel appartenait le mis en cause, dont la présence sur ce support paraissait surprenante", indique Rémi Coutin, procureur de la République d’Évreux.
Une autre adolescente dénonce une agression
En novembre 2025, une autre jeune fille, âgée de 13 ans et domiciliée en Seine-Maritime, dénonce elle aussi des faits d’agression sexuelle et de corruption de mineure de la part du même fonctionnaire de police au cours des deux dernières années. Cette jeune fille, comme la première, "était amie avec l’une des filles du mis en cause et, à ce titre, se rendait régulièrement au domicile de celui-ci", précise le procureur d’Évreux Rémi Coutin. Cette nouvelle procédure a donc été jointe à la première.
Début décembre 2025, le major de police, âgé de 51 ans, a été interpellé et placé en garde à vue par les enquêteurs de l’IGPN. Entendu sur les faits dénoncés par les deux victimes, il a contesté les actes rapportés par la première plaignante et reconnu une partie des faits dénoncés par la seconde (...)
Deux tentatives de suicide
L’homme a fait l’objet de deux gardes à vue, interrompues selon nos informations, parce qu’il a tenté par deux fois de mettre fin à ses jours, et qu’il a dû être hospitalisé en psychiatrie. Il a été déféré le 8 décembre 2025 au tribunal judiciaire d’Évreux et une information judiciaire a été ouverte pour "agressions sexuelles à l’encontre de mineures de moins de 15 ans, corruption de mineure de moins de 15 ans, détention d’images de mineurs présentant un caractère pornographique et détournement de la finalité d’un traitement de données à caractère personnel", écrit le procureur d’Évreux. Il a été placé en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention, à la maison d’arrêt d’Évreux. Les investigations vont se poursuivre sous la direction d’un juge d’instruction.