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Roch Wamytan, élu UC-FLNKS et grand chef de Saint-Louis, au Mont-Dore : "Est-ce qu’il faut à chaque fois tuer nos jeunes ?"
#NouvelleCaledonie #Kanaky #colonialisme #resistances #repression
Article mis en ligne le 24 septembre 2024
dernière modification le 23 septembre 2024

(...) "Colère extrême et exaspération"

Sur treize victimes d’arme à feu recensées depuis le début des troubles insurrectionnels, trois étaient des habitants de Saint-Louis. Après cette tournure encore plus dramatique des événements, l’élu de l’intergroupe UC-FLNKS et Nationalistes au Congrès dénonce ce qu’il appelle "une solution inacceptable". Il l’a dit dimanche 22 septembre au journal télévisé, dont il était l’invité politique : "Le sentiment des gens de Saint-Louis depuis la mort de Victorin Banane Wamytan", abattu par le GIGN le 10 juillet, "et la mort des deux jeunes, c’est un sentiment de colère extrême et d’exaspération". (...)

Des morts décrites par les autorités comme des ripostes, après des coups de feu en direction des gendarmes. "Ils ont tiré sur les forces de l’ordre, c’est vrai, répond Roch Wamytan. Des représailles, ok. Mais est-ce qu’il faut à chaque fois tuer nos jeunes ? C’est pas possible, ça. J’en ai parlé aux autorités : ’Vous ne pouvez pas trouver une autre formule ?’" (...)

C’est comme si tous ces jeunes, parce qu’ils ont fait du car-jacking (c’est vrai que c’est répréhensible), parce qu’ils ont fait des incivilités sur cette route, sont condamnés à mort.
Roch Wamytan

(...)

"Il n’y a plus d’autre solution. Puisque l’option retenue par l’Etat, c’est de tuer quand il y a des tirs, on ne va quand même pas sacrifier toute une génération pour sécuriser une route. Alors il faut discuter, il faut négocier." Il insiste : "C’est peut-être un peu brutal à dire, mais il nous faut du temps."

Combien de temps, alors qu’environ quatorze mille personnes sont directement affectées par la coupure de RP1 ? "Sur la semaine qui vient, nous allons nous consacrer aux funérailles des deux garçons et après, il va falloir qu’on continue la discussion, avec les autorités administratives et politiques, pour trouver une solution. Pour qu’arrivé à un moment donné, le calme se fasse. Et la sécurité va revenir."

Sans coutumiers, "le bazar le plus total"

Il écarte l’idée qu’il y ait échec des coutumiers. "S’il n’y avait pas des autorités coutumières, franchement, ce serait le bazar le plus total, à Saint-Louis. Nous faisons le maximum", estime cette personnalité de l’Union calédonienne. "D’autant plus que je suis libre, disponible, pour le faire, parce que je n’ai pas été reconduit comme président du Congrès. Je bénéficie de cet avantage maintenant, pour m’occuper de ma tribu." (...)

"Je plaide en tout cas pour que tout le monde soit ensemble. Pour discuter de l’avenir politique du pays, je pense que nous ne pourrons pas faire autrement que de se réunir [par] famille politique. Famille politique indépendantiste et famille politique nos indépendantiste."