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revenir (à froid) sur la "polémique autour du barbecue”
/Sandy Olivar Calvo, Chargée de campagne Agriculture & Alimentation @greenpeacefr
Article mis en ligne le 3 septembre 2022

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Pour saisir la polémique « barbecue et virilité », il faut d’abord comprendre ce concept politique

« Pour que manger une entrecôte cuite sur un barbecue ne soit plus un symbole de virilité ». Cette déclaration de Sandrine Rousseau a mis le feu aux poudres, elle s’ancre pourtant dans des faits, et un mouvement important de notre époque. (...)

C’était la polémique de la rentrée, et pourtant il n’était pas question de pouvoir d’achat, d’inflation ou des recrutements dans l’Éducation nationale. Non, le sujet qui a tenu en haleine la sphère politique en début de semaine est né d’une déclaration de Sandrine Rousseau lors d’une table ronde des journées d’été d’EELV samedi 27 août. « Il faut changer de mentalité pour que manger une entrecôte cuite sur un barbecue ne soit plus un symbole de virilité. »

S’en est suivie une réaction en chaîne. Fabien Roussel, Éric Ciotti, Nadine Morano, Yannick Jadot ou Clémentine Autain ont apporté leur pièce à la machine en soutenant ou non la députée écoféministe. « On mange de la viande en fonction de ce que l’on a dans le porte-monnaie, et pas en fonction de ce qu’on a dans sa culotte ou dans son slip », a notamment rétorqué le premier secrétaire du Parti communiste.

Derrière son apparente légèreté, ce sujet - les hommes et le barbecue - pose de réelles questions de fond : celle du lien entre la viande et le réchauffement climatique, et celle du décalage dans la consommation de viande des femmes et des hommes. Dans les deux cas, il existe des chiffres et des données permettant largement d’étayer les propos de Sandrine Rousseau.

Mais, plus généralement, et pour saisir la portée de ce débat, il faut peut-être retourner à l’origine d’une telle position, qui est profondément ancrée dans un mouvement récent : l’écoféminisme. (...)

L’écoféminisme est plus un mouvement de pensée qu’un courant pratique. Ce n’est pas tant des solutions à la crise environnementale qu’il offre, que la possibilité de repenser la manière dont certains grands problèmes dans ce monde sont plus liés qu’on ne le croit, et d’affirmer que les femmes ont un grand rôle à jouer dans la lutte pour le climat.

C’est une écrivaine française, Françoise d’Eaubonne, qui la première a introduit ce terme de « féminisme écologique » en 1974 pour « attirer l’attention sur le potentiel des femmes à mener une révolution écologique », (...)