
Les dirigeants arabes doivent discuter, mardi, au Caire, de projets alternatifs à celui de Donald Trump pour la reconstruction de Gaza. Une proposition égyptienne prévoit de mettre le Hamas de côté et d’installer des autorités temporaires contrôlées par les États arabes et occidentaux, selon un document consulté par Reuters.
Quel plan alternatif à la "Côte d’Azur du Proche-Orient" voulue par Donald Trump ? Les dirigeants arabes se réunissent, mardi 4 mars, au Caire pour en discuter. L’Égypte a préparé une proposition qui prévoit de mettre le Hamas de côté et d’installer des autorités temporaires contrôlées par les États arabes et occidentaux, révèle un document consulté par Reuters.
Cette vision du Caire pour la bande de Gaza devrait être présentée au cours d’un sommet de la Ligue arabe.
Le document ne précise pas si les mesures seront mises en œuvre avant ou après un potentiel accord de paix permanent entre Israël et le Hamas.
Le plan de Donald Trump, présenté début février lors de la visite à la Maison Blanche du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, prévoit de reconstruire la bande de Gaza sans les Palestiniens.
Ce projet, qui s’éloigne de la position de Washington traditionnellement favorable à une solution à deux États, a provoqué la colère des Palestiniens et des pays arabes.
Qui dirigera la bande de Gaza à l’issue du conflit demeure le principal point d’interrogation dans les négociations sur l’avenir de l’enclave. Le Hamas rejette le principe d’un quelconque projet qui serait imposé aux Palestiniens par d’autres États. (...)
L’aval de Benjamin Netanyahu est considéré comme nécessaire pour qu’un quelconque projet de reconstruction ne soit pas rendu caduc.
Aux termes de la proposition égyptienne, une mission d’aide à la gouvernance remplacerait pour une durée indéterminée le gouvernement gazaoui dirigé par le Hamas et serait responsable de l’aide humanitaire, ainsi que du lancement des opérations de reconstruction de la bande de Gaza.
"Il n’y aura aucun financement international majeur pour la réhabilitation et la reconstruction de Gaza si le Hamas demeure l’élément politique dominant et armé sur le terrain, contrôlant la gouvernance locale", est-il écrit en préambule dans le document pour détailler les objectifs du projet du Caire.
Les Émirats arabes unis, par exemple, considèrent le Hamas comme une menace et devraient s’abstenir de toute aide financière à la reconstruction de Gaza si le groupe armé palestinien n’est pas mis à l’écart. (...)
Reuters n’a pas été en mesure de déterminer si les dirigeants arabes soutiendraient le plan présenté par Le Caire.
Une Force internationale de stabilisation
Le document égyptien, fourni à Reuters par un représentant impliqué dans les négociations sur Gaza, ne précise pas qui dirigera la mission de gouvernance intérimaire, mais simplement que serait sollicitée l’"expertise des Palestiniens de Gaza et d’ailleurs", afin d’aider à restaurer l’enclave "aussi vite que possible".
Le plan rejette fermement la proposition de Washington de déplacer massivement les Palestiniens hors de Gaza, un scénario que des pays arabes comme l’Égypte et la Jordanie considèrent comme une menace sécuritaire.
Un représentant de haut rang du Hamas a déclaré que le groupe armé palestinien n’était pas informé d’un quelconque plan préparé par l’Égypte. (...)