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France24
Rafle des enfants d’Izieu : le miraculé Samuel Pintel ne "peut pas laisser tomber" ses camarades
#Izieu #nazis #Justes
Article mis en ligne le 9 avril 2024
dernière modification le 6 avril 2024

À quelques semaines près, Samuel Pintel a miraculeusement échappé, le 6 avril 1944, à la rafle de la maison d’Izieu au cours de laquelle 44 enfants juifs ont été arrêtés, avant d’être déportés puis exécutés. Il avait alors six ans. En grandissant, il s’est fait la promesse de ne jamais oublier ses camarades et de faire vivre leur mémoire. Portrait.

"J’ai connu ces enfants. Eux ont été déportés et ont disparu. Moi, je suis là et je parle d’eux". Depuis 80 ans, Samuel Pintel n’a jamais cessé de penser à ses camarades. Il ne se passe pas un jour sans qu’il ne se demande pourquoi, lui, a eu la chance de survivre. Le 6 avril 1944, il n’est pas présent à Izieu, dans l’Ain, lorsqu’un détachement de la Wehrmacht et un groupe de la gestapo de Lyon font irruption dans une maison du village transformée en refuge pour de jeunes juifs persécutés. Ce jour-là, 44 enfants sont arrêtés, ainsi que sept adultes qui les encadrent. Tous trouveront la mort en déportation, à l’exception d’une jeune femme.

"Je lui dois l’air que je respire"

Comme il le raconte dans son autobiographie "L’enfant d’Izieu" (Éditions Harper Collins), Samuel Pintel, né en 1937 à Paris dans une famille de juifs polonais, a eu la vie sauve car il a quitté la colonie quelques semaines avant le drame. Pendant plusieurs décennies, cet homme a ignoré où il avait été placé de novembre 1943 à janvier 1944. Il ne l’a découvert qu’en 1987 devant sa télévision lors du procès de Klaus Barbie, le chef de la gestapo de Lyon (la police politique allemande) et ordonnateur de la rafle. "J’ai suivi les comptes-rendus d’audience et j’ai reconnu les lieux. Je me suis rendu compte, près de 45 ans plus tard, que le lieu où je me trouvais à l’époque était la maison d’Izieu", explique-t-il. (...)

Témoin clé du procès Barbie, Samuel Pintel a retrouvé Sabine Zlatin à la fin des années 80. "Elle m’a montré une lettre dans laquelle figurait mon nom, ainsi que les listes de présence. Je me suis alors aperçu que les 44 enfants étaient tous présents quand j’y étais et que j’étais le dernier à avoir quitté la colonie", explique-t-il. "Cela a été l’élément déclencheur. Je me suis dit que je ne pouvais pas les laisser tomber". (...)