
Admirateurs et contempteurs se disputent. En douce, tout le monde l’essaie. Je mets dans la boucle quelques modestes réflexions à propos de l’IA, peut-être feront elles écho.
Un problème de définition
Nous éprouvons de façon générale une difficulté à définir l’intelligence et à la mesurer. On pourrait d’emblée dire que d’un point de vue philosophique, si elle est « artificielle », c’est à dire non « animée » par une intention humaine (ou par un être vivant ayant conscience de lui-même) , elle n’a rien d’intelligent.
On voit apparaître les termes de « prédictive » , de « générative ». Dans d’autres contextes, on parle « d’intelligence artificielle étroite » (spécialisée sur des tâches), d’une « intelligence artificielle générale », vue au niveau de l’intelligence humaine qui serait plus polyvalente. On anticipe même avec l’idée d’une « super-intelligence artificielle ».
Créer des besoins pour s’empêcher de penser (...)
Ce développement exponentiel, cette accélération, cette croissance poussée ne sont pas tant le fruit d’une réflexion ou de progrès scientifiques que d’une volonté économique. (...)
Je fais partie d’une génération qui utilisait les dictionnaires papier et j’ai l’intuition d’avoir mieux fixé les définitions lues, notées et apprises avec ces supports, que les supports numériques plus « mouvants ». C’est à dire, j’ai mieux appris en ayant une démarche active accompagnée de retours et de vérifications.
S’il sera impossible d’empêcher le recours à l’IA en milieu scolaire, la vraie question sera de savoir si on externalise l’appropriation des connaissances et leur mémorisation, ou si on l’investit. (...)
Si vous êtes spécialiste d’une question, il vous suffit d’interroger deux types d’IA pour mesurer les erreurs, les approximations, la diffusion de lieux communs quand ce ne sont pas carrément de fausses informations.
J’ai participé il y a peu à une visioconférence où l’intervenant expliquait comment « influencer » les IA. Il faut savoir le faire subtilement disait-il sans donner l’impression de bombarder mais en s’en donnant les moyens (en investissant), c’est tout à fait possible. On imagine en ces temps redoutables où l’illibéralisme diffuse de fausses idées, à quoi peut servir le vecteur de l’IA… (...)
Quelques expériences concrètes (...)