
Au début de l’été 2024 nous alertions sur des consultations lancées en toute discrétion par le ministère de l’économie. Eau et Rivières de Bretagne avait contribué, parmi d’autres, à ces consultations. Notre analyse ? Des dossiers de qualité médiocre malgré les risques majeurs que fait peser l’activité minière. Depuis elle se mobilise contre ces projets.
En quoi consistent ces demandes ?
Un permis exclusif de recherche minière ou PERM permet en exclusivité de procéder à des travaux d’exploration en vue de découvrir les gisements de substances de la classe des mines. Ici cela concerne une quarantaine de substances parmi lesquelles l’antimoine ou le plomb dont la toxicité est bien connue. Une fois accordé, il ouvre une voie royale vers une concession d’exploitation, le code minier garantissant au titulaire d’un PERM le droit exclusif de présenter, après enquête publique mais sans mise en concurrence, une demande de concession pour les substances autorisées.
Un PERM est accordé pour une période de 5 ans maximum, renouvelable deux fois, soit 15 ans. Puis une concession est accordée pour une période de 50 ans maximum, renouvelable deux fois pour 25 ans, soit une durée totale de 115 ans.
Une consultation médiocre
Le ministère de l’Économie a organisé trois consultations publiques concernant des demandes de permis exclusifs de recherches minières (PERM) dans le Grand Ouest (...)
Pour ces trois consultations, le public était libre de déposer son avis sur ces projets du 24 juin au 22 juillet 2024. Mais organisées en catimini au beau milieu de l’été, comment croire que ces consultations permettent aux citoyens et citoyennes de se renseigner sur ces projets et leurs conséquences ? Nous constatons en outre un mépris du ministère pour l’échelon local car une partie des communes ne semble pas avoir été invitées à s’exprimer sur ce projet.
Un porteur de projet qui pourrait en cacher un autre
L’entreprise à l’origine des demandes n’a pas vocation à développer ces projets au-delà du stade de l’exploration. Le code minier lui permet de vendre le PERM ou la concession qu’elle aura obtenue à un gros opérateur minier en faisant au passage une belle plus-value comme sa maison mère a pu le faire avec un projet en Équateur qui lui a rapporté 1,2Md $.
Des dossiers lacunaires et des risques sous-évalués (...)
Ajoutons à cela les approximations et erreurs qui parsèment les différents dossiers, cela ne permet pas d’évaluer l’impact des projets ni en phase de recherches et encore moins d’exploitation. C’est pourtant bien là la finalité même d’une consultation. Or pour Dominique Williams bénévole copilote de la commission juridique « celles ci sont particulièrement indigentes, notamment concernant l’eau (volume d’eau consommé, impact sur la qualité, risque pour les captages d’eau potable, les forages d’eau souterraine et les zones humides…) ».
Soyons sobres !
La transition énergétique n’est pour l’instant dans les faits qu’un empilement énergétique, la consommation des ressources carbonées (bois, charbon, pétrole, gaz...) n’ayant jamais été aussi importante qu’actuellement. Il est naïf de penser que l’ouverture de mines en Bretagne ou ailleurs en France assurerait l’indépendance énergétique du pays ou éviterait l’extraction dans des pays tiers. Outre le nécessaire développement de filières de recyclage et de l’économie circulaire, Dominique Williams indique que « pour Eau & Rivières, l’urgence est d’enfin développer des solutions de sobriété. Tant sur nos consommations d’eau que celles de matériaux rares ».
Les étapes suivantes
En ce début de mois d’avril 2025 les 3 dossiers sont toujours à l’étude par l’Etat. Une nouvelle consultation devrait avoir lieu prochainement.
*Eau & Rivières de Bretagne s’oppose à ces projets et, dans l’attente des décisions concernant les PERM, invite dès à présent toutes les personnes concernées, propriétaires ou locataires, à les bloquer ainsi que le droit l’y autorise en refusant les opérations d’exploration sur leurs terrains. Pour cela nous avons mis à disposition, un formulaire à remplir et à nous retourner (voir ci-dessous)
De nombreuses autres ressources sont aussi consultables et téléchargeable ci dessous. (...) (...)
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