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Mediapart
Proche-Orient : l’extrémisme de Nétanyahou met Biden sous pression
#Israel #Hamas #Palestine #Gaza #Cisjordanie #USA #UE
Article mis en ligne le 16 décembre 2023
dernière modification le 15 décembre 2023

Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche a atterri jeudi en Israël, alors que le président américain s’inquiète publiquement du refus du premier ministre israélien d’envisager une solution à deux États. Biden met en garde son allié : la violence de son offensive sur Gaza pourrait lui coûter ses soutiens.

Cecroissant provoqué par le soutien apporté par Joe Biden à Israël dans son offensive à Gaza, responsable d’un carnage parmi la population civile.

Mercredi soir, selon CNN, une quarantaine de membres du personnel de la Maison-Blanche se sont rassemblé·es devant l’enceinte du bâtiment pour une veillée, portant masques et lunettes noires. CNN explique que le groupe organisateur a dénoncé les violences « inacceptables » à Gaza.

Un ancien fonctionnaire du Département d’État, Josh Paul, qui a démissionné en octobre pour protester contre la politique états-unienne au Proche-Orient, s’est exprimé publiquement. Dans un texte lu, il déplore que même si « le peuple américain et des institutions respectées comme les Nations unies plaident en faveur d’un cessez-le-feu, […] cette administration n’a pas encore écouté ». Ajoutant : « Nous demandons au président Biden et aux membres du cabinet de s’exprimer : appel à un cessez-le-feu permanent, libération de tous les otages et désescalade immédiate. » (...)

Premières critiques publiques

La veille, pour la première fois depuis le début de la crise, déclenchée par les violentes attaques du Hamas le 7 octobre, le président états-unien a émis des critiques publiques envers Israël. Lors d’une réunion publique pour récolter des fonds pour sa réélection, Joe Biden a mis en garde son allié, qui perdait le soutien de la communauté internationale en raison de ses « bombardements aveugles » sur Gaza. (...)

Joe Biden, critiqué par une partie des démocrates, a également décrit le gouvernement Nétanyahou comme « le plus conservateur de l’histoire d’Israël », notamment en raison de son refus d’une solution à deux États pour résoudre le conflit israélo-palestinien. (...)

Mercredi, de retour de Gaza, Philippe Lazzarini, commissaire général de l’UNRWA, a qualifié la situation dans l’enclave de « véritable enfer ». « La majeure partie de la population de Gaza a été déplacée de force, principalement dans la partie sud de la bande, à Rafah. Rafah accueille aujourd’hui plus d’un million de personnes. Auparavant, la ville comptait 280 000 habitants », a-t-il expliqué.

Mardi, la Fédération internationale des droits humains (FIDH), dont la Ligue des droits de l’homme française est membre, s’est alarmée, dans une résolution de son bureau international, des crimes de guerre, contre l’humanité et de génocide commis par Israël dans son offensive à Gaza.

Jeudi, le parlementaire démocrate Steve Cohen a jugé que Jake Sullivan devait informer Nétanyahou que « les bombardements doivent être considérablement limités, sinon Israël se retrouvera sans son dernier véritable ami, les États-Unis et Joe Biden ». « Nétanyahou est allé beaucoup trop loin », a-t-il écrit sur X (ex-Twitter).
Veto au Conseil de sécurité

Washington s’oppose également à Nétanyahou sur les projets du « jour d’après ». Ce dernier refuse de voir l’Autorité palestinienne prendre le contrôle de Gaza, comme le souhaitent les Américains. Le premier ministre israélien a également déclaré que son armée devrait rester à Gaza bien après la défaite du Hamas. « Nous avons été clairs, nous pensons que la réoccupation de Gaza est une mauvaise idée. Cela ne devrait pas se produire », a indiqué au Wall Street Journal Jake Sullivan.

Les États-Unis fournissent une importante aide financière, militaire – environ 15 000 bombes et 57 000 obus d’artillerie depuis le 7 octobre, selon le Wall Street Journal – et diplomatique à Israël. Vendredi dernier, Washington a posé son veto à une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies qui exigeait un cessez-le-feu immédiat.

En Europe également, qui s’était rangée derrière Israël après les attaques du Hamas, les critiques commencent à émerger. L’Allemagne, l’un des pays les plus en pointe dans le soutien à Israël, a commencé à montrer des signes d’agacement face à la stratégie de Nétanyahou. (...)

« Cette violence n’a rien à voir avec la lutte contre le Hamas et doit cesser ». Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne (...)

Face aux critiques, Benyamin Nétanyahou a reconnu les divergences avec l’allié états-unien, tout en réaffirmant son refus de voir l’Autorité palestinienne reprendre le contrôle de la bande de Gaza. (...)