
À l’appel des comités étudiants de solidarité avec la Palestine parisiens, des centaines d’étudiants se sont mobilisés ce 29 novembre dans plusieurs universités de France, pour dénoncer les massacres en Palestine et le soutien complice de l’impérialisme français. Une journée qui appelle à un élargissement du mouvement.
Rassemblements, lâchés de banderoles, expositions, les étudiant.e.s d’une dizaine d’universités et lieux d’études se sont mobilisé.e.s en soutien à la Palestine ce 29 novembre. À l’initiative de l’assemblée inter-universités parisienne, qui avait, le 15 novembre dernier, appelé à ce que la jeunesse se mobilise et « se mette en grève » le 29 novembre, cette journée s’inscrit dans la dynamique de mobilisation de soutien au peuple palestinien, impulsée depuis plusieurs semaines dans de nombreuses universités de France. Une dynamique déjà matérialisée par diverses actions dans les universités, comme un die-in place de la Sorbonne ou encore des rassemblements au Mirail ou à Sciences Po, la création de cortège jeune dans les manifestations pour la Palestine ou dans la marche 25 novembre contre les violences faites aux femmes, qui témoignent de la structuration progressive de ce mouvement.
Très suivie en région Parisienne, où le campus Jourdan de l’ENS et le campus Condorcet ont été bloqués, et où des actions ont été menées par les comités des universités de Paris 1, Paris 8 ou Paris-Cité, l’appel de l’assemblée parisienne a également eu de l’écho bien au-delà des frontières franciliennes, avec des actions menées à Bordeaux, Toulouse, Montpellier ou encore Rennes.
Réuni.e.s sur le campus du Mirail, plusieurs dizaine d’étudiant.e.s ont lancé cette journée de mobilisation nationale, dès 10h30, par plusieurs actions. (...)
À l’université Paris-Cité, les actions menées dès la matinée par les membres du comité de soutien local se voulaient avant tout comme des actions cherchant à interpeller les étudiant.e.s sur la situation à Gaza et en Cisjordanie. (...)
Des rassemblements et des prises de paroles ont également eu lieu tout au long de la journée sur les différents campus mobilisés. (...)
Une colère également nourrie par la présence accrue de l’extrême-droite dans les esprits, suite aux évènements de Roman-sur-Isère, et de l’appel par le groupe identitaire Les natifs à un rassemblement sur cette même place vendredi 1 décembre. Pour Anasse Kazib, cheminot et porte-parole de Révolution Permanente, « La lutte révolutionnaire du peuple palestinien doit nous mobiliser, contre le génocide à Gaza mais aussi contre l’autoritarisme et le racisme qui grandit en France et profite de la répression du soutien à la Palestine ».
Une répression du mouvement en soutien à la Palestine d’autant plus forte que la France compte parmi les alliés les plus fidèles du régime colonial israélien. Un rôle joué par l’impérialisme français qui a poussé de nombreux comité de soutien à visibiliser la responsabilité de la France dans ce massacre, lors de leur actions. A l’image des étudiant de l’université Paris-Cité qui ont peint leurs mains en rouges pour dénoncer la complicité de l’Etat Français, « qui est le premier vendeur d’armes à Israël en Europe », rappel Mitia. Le rôle des universités a lui aussi été directement dénoncé au fil des rassemblements. (...)
Une mobilisation contre l’apartheid et la colonisation, en dépit de la répression de l’État et des universités en France (...)
C’est également en ce sens que plusieurs collectifs Palestine ont appelé à la veillée à Paris, pour dire « Stop au génocide, à bas la colonisation et l’impérialisme ». Dans le communiqué qui accompagne l’appel il est affirmé « Nous, étudiants et personnels du comité de soutien à la Palestine de la Sorbonne, répondons à l’appel des étudiants de Palestine pour une journée mondiale de mobilisation le 29 novembre. Nous sommes convaincus du rôle important de la jeunesse internationale face à la politique criminelle des puissances impérialistes. »
Toutefois, les différentes actions qui ont eu lieu à travers les universités mobilisées, illustrent une nouvelle fois les difficultés pour le mouvement à dépasser un certain « plafond de verre » et étendre la mobilisation à des pans larges d’étudiant.e.s. (...)
Un contexte, qui, plus que jamais, nécessite une mobilisation large auquel doit s’associer le mouvement ouvrier. (...)
C’est dans cet esprit de convergence entre jeunesse en lutte et travailleurs, que les étudiant.e.s de l’université du Mirail, se sont mobilisés pour soutenir Gaëtan, ouvrier de l’aéronautique, accusé « d’apologie du terrorisme » pour avoir soutenu la Palestine et convoqué par la police ce mardi.
Une situation dans laquelle que la construction d’un véritable mouvement étudiant pourrait bien bouleverser. S’il se développait, celui-ci pourrait être un point d’appui énorme pour structurer la mobilisation dans les lieux de travail ou dans les quartiers et d’en élargir les revendications. (...)