
Entamée début 2024, notre enquête sur les « sites d’information » générés par IA (mais qui ne le précisent pas), nous avait permis d’en identifier 250 en octobre 2024, 500 à Noël, 1 000 fin janvier, plus de 2 000 mi-février, près de 3 000 début mars, 4 000 début juin...
Next a découvert que des milliers de soi-disant sites d’information polluent le moteur de recherche Google, ainsi que Google Actualités/News et son algorithme de recommandation Discover, alors que leurs soi-disant « articles » :
- sont (en tout ou partie) générés par IA (mais sans le préciser),
- prétendent (à tort) émaner de « journalistes », de « médias » et/ou de professionnels/passionnés,
- ne sont pas vérifiés ni relus avant publication (contrairement au b.a.-ba de n’importe quel métier),
- relaient donc potentiellement des « hallucinations/confabulations »,
- ne respectent pas les chartes d’éthique professionnelle des journalistes,
- volent des revenus publicitaires qui auraient du aller à des médias/journalistes/professionnels censés respecter lesdites chartes déontologiques,
- contribuent au confusionnisme informationnel voire à la désinformation,
- relèvent donc d’une « pollution » numérique et médiatique.
Ces articles et sites GenAI contribuent en outre à l’objectif politique de l’ex-conseiller de Donald Trump Steve Bannon, pour qui « La véritable opposition, ce sont les médias », ce pourquoi il proposa que « la façon de les traiter est d’inonder la zone avec de la merde », comme l’avait souligné Alexandre Laurent dans l’édito qu’il avait consacré à cette « arme de désinformation massive ».
[Édito] GenAI, arme de désinformation massive
Nous avons d’ailleurs pu constater que plusieurs des professionnels du SEO ayant lancé de tels sites générés par IA semblent être fans de Javier Milei, Elon Musk & Donald Trump, entre autres promoteurs politiques de la désinformation, du complotisme et du confusionnisme, et ennemis déclarés du « journalisme ». (...)
Suite au lancement de ChatGPT, fin novembre 2022, et de ses avatars, nous avions publié deux modes d’emploi expliquant comment tenter d’identifier les textes et images émanant d’intelligences artificielles génératives. Ce qui nous avait permis de commencer à identifier ces sites d’infos et articles GenAI. (...)
Nous avons depuis également découvert que, parmi la centaine de professionnels du référencement (SEO) et du marketing numérique qui éditent et administrent ces sites, certains en gèrent plusieurs centaines, et même plusieurs milliers, sans être en capacité d’identifier combien polluent de la sorte Google, et particulièrement Google Actualités. (...)
Next a en outre développé une extension pour les navigateurs compatibles Chrome et Firefox (y compris sur Android), afin d’alerter ses utilisateurs lorsqu’ils consultent un site GenAI (cf sa présentation, et notre méthodologie). Elle les alerte aussi désormais lorsqu’ils visitent aussi des noms de domaines « potentiellement malveillants » identifiés par Red Flag Domains, et des « entités non autorisées à proposer des produits ou services financiers en France » par l’Autorité des marchés financiers. (...)