
Le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC), alerté par la recrudescence des cas de variole sur le continent, a pris une mesure sans précédent en déclarant que l’épidémie qui sévit dans les pays africains constituait une urgence continentale. Un jour plus tard, l’Organisation mondiale de la santé a déclaré que l’épidémie constituait une urgence sanitaire mondiale.
Ces mesures interviennent après qu’une souche virulente de la maladie s’est rapidement propagée dans 16 pays et que six nouveaux pays aient été touchés en 10 jours.
Depuis le début de l’année 2024, 15 132 cas de variole ont été confirmés en Afrique. Parmi les pays touchés, il y a le Bénin, le Burundi, le Cameroun, le Congo, le Ghana, le Liberia, le Nigeria, le Rwanda, la République démocratique du Congo, l’Afrique du Sud, l’Ouganda et le Kenya.
La virologue Cheryl Walter expose quelques-unes des raisons pour lesquelles les épidémies de variole sont si inquiétantes. (...)
Quelles sont les mesures d’urgence à mettre en place pour éviter que l’épidémie ne se transforme en pandémie ?
Les agences sanitaires africaines qui tentent d’endiguer le virus se heurtent à plusieurs obstacles.
Il y a peu de ressources pour lutter contre cette maladie et la pénurie de vaccins est un problème majeur. Le Centre africain de contrôle des maladies estime que les pays africains ne disposent que de 200 000 doses, alors que la demande est d’au moins 10 millions.
Cependant, il y a encore beaucoup à faire.
Tests : C’est l’outil numéro un dans cette lutte. (...)
Communication : Lors de la précédente épidémie mondiale, de nombreuses communications étaient destinées aux travailleurs du sexe et aux hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes. Par conséquent, les gens ont pu penser qu’il s’agissait uniquement d’une maladie sexuellement transmissible. Ce n’est pas le cas.
Aujourd’hui, les femmes et les enfants contractent le virus, et les communautés doivent donc être informées des symptômes à surveiller et des mesures à prendre.
Vaccination : Le mpox étant très proche de la variole, nous pouvons utiliser le vaccin contre cette dernière. Cependant, les stocks sont limités et nous ne pouvons pas fabriquer des vaccins antivarioliques assez rapidement. L’OMS a lancé un appel aux candidats vaccins pour une approbation et une distribution rapides.
Ces mesures et d’autres doivent être prises d’urgence pour contenir et maîtriser l’épidémie avant qu’elle ne devienne une pandémie mondiale.