
Au lendemain de l’intensification des frappes israéliennes à Gaza, des manifestations de soutien au peuple palestinien ont été organisées partout en France. À Paris, des milliers de personnes ont défié l’interdiction de manifester dans une ambiance tendue, tandis qu’à Montpellier, le rassemblement autorisé s’est déroulé dans le calme.
Un contraste saisissant. Alors que des milliers de personnes défilaient ce samedi 28 octobre à Londres sur le pont de Westminster en soutien à Gaza, les forces de l’ordre se déployaient dans le centre de la capitale française pour tenter de contenir un rassemblement interdit.
Partout en France, des manifestations – la plupart autorisées – ont eu lieu pour dénoncer la violente offensive en cours dans l’enclave palestinienne, totalement coupée du monde depuis vingt-quatre heures. Lyon, Lille, Clermont-Ferrand, Dijon, Chambéry… : des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées ce samedi dans le pays. (...)
Dans la matinée de ce samedi 28 octobre, le tribunal administratif a validé l’interdiction préfectorale. « Le rassemblement projeté peut présenter un risque particulier sérieux de violences, à l’encontre d’autres groupes ou des forces de l’ordre et de dégradations de biens », a estimé le juge des référés. « Il s’agit d’une décision révoltante, qui entérine des risques de troubles à l’ordre public que rien n’étaye, au vu du déroulement des précédentes manifestations », a réagi auprès de l’Agence France-Presse (AFP) Vincent Brengarth, l’un des avocats des associations requérantes. (...)
Christine, son fils et les autres ne sont pas encore arrivés sur la place qu’ils doivent donner leurs cartes d’identité à la police (et nous, notre carte de presse). Chaque prénom, nom, date de naissance est dûment enregistré. « Là, on vous laisse partir mais si on vous revoit dans le coin, on vous verbalise », préviennent les policiers.
« C’est la honte, cette interdiction de manifester. En nous empêchant de nous exprimer, ils créent les conditions pour que ça dégénère. » Une manifestante (...)
plusieurs passants se sont fait verbaliser : 135 euros pour « participation à une manifestation interdite » (...)
Poussée par des CRS, une jeune femme explose : « La honte ! C’est ça la France ? En 1940, la France a collaboré avec les nazis pour éradiquer les juifs. Aujourd’hui, vous fermez les yeux sur le massacre des musulmans. Vous êtes toujours du mauvais côté. »
Nasse et tensions avec la police (...)
Malgré l’interdiction et la pluie qui ne cesse de tomber, la nasse n’arrête pas de s’épaissir et de s’agrandir. Sur la place du Châtelet et dans nombre de rues autour, des milliers de personnes scandent que « la Palestine vivra » et demandent un cessez-le feu immédiat. (...)
En fin d’après-midi à Paris, quelques groupes se sont extirpés de la nasse pour lancer des cortèges sauvages, vite réprimés par la police. Des manifestants ont été verbalisé·es, d’autres ont été gazé·es, et à 19 heures, la nasse était toujours en cours.
À Montpellier, un dispositif policier discret (...)
D’abord interdite par la préfecture, la manifestation a finalement été autorisée la veille au soir par le tribunal administratif, qui a jugé que l’arrêté préfectoral portait « une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de réunion et d’expression ».
Au micro face à la foule, un membre de l’association La libre pensée s’est félicité d’avoir fait tomber la décision du préfet en recours référé, sans l’aide d’aucun avocat. (...)
Le représentant de l’État avait publié un arrêté « long de quatre pages » pour faire interdire la manifestation, arguant d’un dispositif policier insuffisant et de troubles au cours d’un rassemblement une semaine plus tôt. « La précédente manifestation du 21 octobre ayant réuni plus d’un millier de personnes s’est déroulée sans incident notable », a balayé le juge des référés. (...)