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Malgré « un acharnement politique », la subvention aux librairies finalement votée à Paris
#libraires #ConseildeParis
Article mis en ligne le 23 décembre 2025
dernière modification le 21 décembre 2025

D’abord rejetée par le Conseil de Paris en novembre, une subvention à 40 librairies indépendantes a été adoptée ce 18 décembre. Parmi elles, Violette and Co, victime de nombreuses attaques, et radiée des projets soutenus par la Région.

« Vous passez votre temps à dénoncer la cancel culture, mais c’est vous qui pratiquez la censure ! » Sous les invectives des élus de droite auxquels il s’adresse, Ian Brossat, coprésident du groupe communiste au Conseil de Paris, a défendu avec d’autres, ce jeudi 18 décembre, le vote d’une subvention à 40 librairies indépendantes de la capitale.

Ce projet de délibération, prévoyant des investissements d’un total de 482 000 euros pour l’accessibilité, la transition énergétique et l’attractivité de 40 librairies parisiennes, a été rejeté lors du précédent conseil municipal. Le groupe Changer Paris (droite), coprésidé par la ministre de la Culture Rachida Dati, s’y était alors opposé au prétexte que l’une des 40 structures, la librairie lesbienne et féministe Violette and Co, avait mis en vitrine un livre qualifié d’« antisémite » par l’opposition. En l’occurrence, un ouvrage illustré par le Sud-Africain Nathi Ngubane, intitulé From the River to the Sea (« de la rivière à la mer »). Un slogan phare des mobilisations de solidarité avec les palestiniens, repris par le Hamas au tournant des années 1990, et décrit par certains comme un appel à la destruction de l’État d’Israël. « Un prétexte », balaie Ian Brossat, qui accuse la droite, lors de ce conseil municipal houleux, « d’avancer main dans la main avec l’extrême droite qui s’attaque aux librairies parisiennes ».

Pointant une certaine « lesbophobie » des opposants, l’élue écologiste Alice Coffin a rappelé que ce livre, comme d’autres attaqués, « n’a fait l’objet d’aucune procédure judiciaire ». « Vous qui brandissez la République pour justifier votre vote, vous agissez comme des hors la loi ! », a-t-elle accusé. (...)

un premier scrutin a acté le vote d’une subvention à 39 librairies, avec 139 voix pour (soit l’unanimité). Un second vote a concerné uniquement la subvention à la librairie Violette and Co, là aussi adoptée, à 90 voix pour et 49 contre.
« On s’attendait à avoir des soucis »

Une victoire en demi-teinte, tant Violette and Co, et avec elles d’autres librairies un peu partout en France, font les frais de ces attaques depuis plusieurs mois. « On s’attendait à avoir des soucis, on se demandait simplement sur quel sujet ça tomberait », confie Lu, co-gérante de la librairie. De premiers signaux alertaient en ce sens dès l’ouverture du lieu, en 2023 (...)

un « acharnement institutionnel et politique », qui a pris une tournure inquiétante depuis cet été.(...)

Début juillet 2025, la vitrine de Violette and Co a été taguée à l’acide, comme plusieurs autres librairies ciblées elles aussi en raison de leur soutien au peuple palestinien. (...)

Début août, cinq femmes agressives rentrent dans la librairie pour s’en prendre à plusieurs ouvrages sur la Palestine. Des attaques verbales se multiplient également sur certains réseaux sociaux, l’élu Les Républicains Aurélien Véron s’en prenant à Violette and Co à plusieurs reprises sur X. S’en suivent du cyberhacèlement, d’autres tags, des appels téléphoniques insultants « qui ont aussi ouvert à la voie à des propos lesbophobes et misogynes ». Le 19 août, les librairies finissent pas déposer une plainte auprès du procureur de la République, pour « faits de dégradations volontaires, menaces et injures de la librairie-café Violette and Co ». « On n’a pas de nouvelles à ce jour », déplore Lu.

Ces nombreuses attaques ont obligé la librairie à mettre en place un protocole de sécurité. (...)

effet boule de neige de ces campagnes de dénigrement qui, en plus du Conseil de Paris, influence la Région dirigée par Valérie Pécresse (LR).
La Région Île-de-France n’aime pas non plus les lieux LGBTQI+ (...)