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Mediapart
Macron et McKinsey : la justice enquête sur des liens anciens et secrets
#Macron #McKinsey
Article mis en ligne le 17 janvier 2025
dernière modification le 15 janvier 2025

Les juges qui investiguent sur le rôle de McKinsey dans les campagnes présidentielles 2017 et 2022 du chef de l’État s’intéressent aussi au début de la relation entre la firme américaine et Emmanuel Macron, avant sa première élection, selon des informations de Mediapart.

Le vœu d’Emmanuel Macron est exaucé. « S’il y a des preuves de manipulation, que ça aille au pénal », avait lancé, agacé, le chef de l’État lors de l’une de ses rares interviews sur l’affaire McKinsey, en mars 2022 sur France 3. Le dossier est depuis non seulement « allé au pénal », comme le souhaitait le président, mais a pris plus d’ampleur encore.

Selon nos informations, l’enquête judiciaire ouverte sur les soupçons de collusion entre la firme américaine et le parti au pouvoir, notamment dans le cadre des campagnes présidentielles 2017 et 2022, a été élargie, à la suite d’un réquisitoire supplétif pris par le Parquet national financier (PNF) en juin 2023, au chef de favoritisme (et recel de ce délit) entre 2015 et 2016. Soit la période au cours de laquelle les liens entre Emmanuel Macron, alors ministre de l’économie de François Hollande, et le cabinet de conseil se sont raffermis, à coups de services réciproques, comme l’avait raconté Mediapart.

Les juges soupçonnent un renvoi d’ascenseur entre le camp macroniste et McKinsey, qui a travaillé pour l’État au moment où plusieurs de ses salariés se sont mobilisés pour l’avenir politique d’Emmanuel Macron. (...)

Outre les soupçons de favoritisme pendant cette période, l’enquête judiciaire confiée à des juges du pôle financier du tribunal de Paris porte aussi sur de possibles faits de corruption, trafic d’influence, abus de confiance, tenue non conforme des comptes de campagne 2017 et 2022, ainsi que détournement de fonds publics entre 2020 et avril 2022. Ce dernier chef porte, comme l’avait révélé Mediapart, sur les « livrables » McKinsey de la fameuse mission « sur l’évolution du métier d’enseignant », payés par l’État en 2020 à hauteur de 496 800 euros, soit 2 800 euros la page.

Ces documents, en grande partie composés d’une compilation d’études disponibles en sources ouvertes, n’avaient pas été utilisés par le ministère de l’éducation nationale mais avaient en revanche été recyclés dans le programme de campagne d’Emmanuel Macron, deux ans plus tard.