
Mediapart avait révélé en juin la présence, dans une usine du groupe chimique BASF située dans le Rhône, d’un insecticide interdit, le Fastac. D’après une inspection menée sur place, plusieurs tonnes de ce produit se trouvent sur le site.
C’est un produit interdit en France, et qui, depuis la loi de janvier 2022, ne peut être ni fabriqué, ni stocké, ni exporté. L’insecticide Fastac, fabriqué à partir de la molécule alpha-cyperméthrine, elle-même retirée du marché européen depuis 2021, est pourtant présent en quantité dans l’usine du groupe BASF de Genay (Rhône), située à une vingtaine de kilomètres de Lyon : environ 10 tonnes de « Fastac Tech », ainsi que d’autres produits contenant de l’alpha-cyperméthrine ont été trouvés sur place.
C’est ce que conclut la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) d’Auvergne-Rhône-Alpes dans un rapport transmis mardi 5 août aux parties concernées, que Mediapart a pu consulter. C’est le résultat d’une visite d’inspection réalisée le 30 juin par ces services de l’État, à la suite d’une action des « Faucheuses et faucheurs volontaires » sur ce site classé Seveso et de nos révélations au sujet de la présence du pesticide interdit.estC’est un produit interdit en France, et qui, depuis la loi de janvier 2022, ne peut être ni fabriqué, ni stocké, ni exporté. L’insecticide Fastac, fabriqué à partir de la molécule alpha-cyperméthrine, elle-même retirée du marché européen depuis 2021, est pourtant présent en quantité dans l’usine du groupe BASF de Genay (Rhône), située à une vingtaine de kilomètres de Lyon : environ 10 tonnes de « Fastac Tech », ainsi que d’autres produits contenant de l’alpha-cyperméthrine ont été trouvés sur place.
C’est ce que conclut la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) d’Auvergne-Rhône-Alpes dans un rapport transmis mardi 5 août aux parties concernées, que Mediapart a pu consulter. C’est le résultat d’une visite d’inspection réalisée le 30 juin par ces services de l’État, à la suite d’une action des « Faucheuses et faucheurs volontaires » sur ce site classé Seveso et de nos révélations au sujet de la présence du pesticide interdit. (...)
Ces produits seraient destinés « à des fins d’export hors UE (Union européenne) ». (...)
La loi Egalim votée en 2018 et entrée en vigueur en 2022 est pourtant claire : elle interdit « la production, le stockage et la circulation de produits phytopharmaceutiques contenant des substances actives non approuvées » par la réglementation européenne.
Exportations vers le Kenya et la Turquie
Le site de Genay apparaît cependant comme le maillon d’une vaste chaîne de production internationale autour d’une substance non approuvée par l’UE. L’alpha-cyperméthrine trouvée dans l’usine est « fabriquée en Inde » et « livrée chez BASF en Belgique, qui gère les imports avant de rejoindre le site de Genay », note la Dreal, qui souligne que les produits sont bien « formulés et conditionnés sur le site BASF de Genay ». En 2023 et 2024, les pays de destination étaient le Kenya et la Turquie. Les exportations de tous ces produits, qui théoriquement ne peuvent plus être consommés sur le sol français, doivent être notifiées aux autorités françaises.
Depuis mi-2024, nous apprend enfin le rapport des services de l’État, c’est l’antenne néerlandaise de BASF qui est responsable des exportations des produits formulés sur les sites européens de fabrication. Les exportations extra-européennes de BASF sont donc enregistrées au départ des Pays-Bas. Il se trouve qu’avant ce changement, les autorités françaises avaient refusé au géant phytosanitaire l’exportation de certaines substances, parmi lesquelles le chlorfénapyr, présent à Genay.
Ces molécules ne sont pas sans effets sur les écosystèmes (...)
En 2019, date de sa dernière autorisation au niveau européen, l’alpha-cyperméthrine a d’ailleurs été classée comme substance « candidate à la substitution », c’est-à-dire qu’il convenait de lui trouver une alternative, en raison des effets observés dans les études de neurotoxicité sur le développement.