
D’après une recherche publiée fin 2023, la coalition “Don’t Buy Into Occupation” expose que les institutions financières françaises et européennes continuent de soutenir à hauteur de milliards les entreprises liées à la colonisation d’Israël dans les territoires palestiniens occupés, colonisation illégale au regard du droit international.
Le podium des trois plus gros financeurs français impliqués est occupé par BNP Paribas (1er financeur européen, avec 22,19 milliards de dollars), Société Générale (4ème financeur européen, avec 12,4 milliards de dollars) et Crédit Agricole (7ème financeur européen, avec 10,29 milliards de dollars), qui ont accordé au total 45 milliards de dollars de financements – crédits et émissions d’actions et d’obligations – à des groupes impliqués dans des activités liées à l’entreprise de colonisation illégale d’Israël dans les territoires palestiniens occupés entre janvier 2020 et août 2023.
Le podium des trois plus gros investisseurs français impliqués est occupé par Crédit Agricole (2ème investisseur européen, avec 11,22 milliards de dollars), le groupe BPCE (4ème investisseur européen, avec 6,15 milliards de dollars) et BNP Paribas (10ème investisseur européen, avec 3,89 milliards de dollars), qui détiennent des investissements – actions et obligations – à hauteur de 21 milliards de dollars dans des groupes impliqués dans des activités liées à l’entreprise de colonisation illégale d’Israël dans les territoires palestiniens occupés, en date d’août 2023.
De quelles entreprises parle-t-on ?
La plupart de ces entreprises sont issues de la base de données des Nations Unies sur les entreprises impliquées dans des activités liées aux colonies israéliennes dans les territoires palestiniens occupés.
Les entreprises actives dans les colonies et financées par des banques françaises sont :
- Alstom
- IBM
- Vinci
- MAN Group
- Volvo Group
- CNH Industrial
- Carrefour
- Siemens
- TUI Group
- Cemex
- Altice International
- Expedia Group
- Caterpillar
- Booking Holdings
- Puma
- Cisco Systems
- Solvay
- WSP Global
- Heidelberg Materials
- Airbnb
- HPE
- Delek Group
- Tripadvisor
- Hyundai Heavy Industries
- Bank Leumi
- Orbia
- Mizrahi Tefahot Bank
- Motorola Solutions
- Elbit Systems
- Israel Chemicals (ICL Group)
Carrefour
En 2022, Carrefour a signé un accord commercial avec deux entreprises israéliennes pour étendre la présence de ses franchises et produits en Israël et au sein des territoires palestiniens occupés. En 2022, Carrefour a également signé un accord avec l’une des banques israéliennes les plus impliquées dans le fonctionnement et le développement des colonies, la banque Hapoalim citée dans la liste de l’ONU, pour mettre en place une carte de crédit pour ses nouvelles enseignes en Israël. En mai 2023, Carrefour a établi un partenariat avec six start-ups israéliennes, dont une entreprise spécialisée dans la sécurité et active dans les colonies israéliennes. Dès l’été 2023, il a été constaté que les produits Carrefour étaient en vente dans les magasins de ses partenaires israéliens implantés dans huit colonies illégales. Le 10 octobre dernier, la branche israélienne du groupe a communiqué sur les distributions de denrées alimentaires qu’elle mène en soutien aux soldats israéliens. Par ailleurs, Carrefour Israël a publié en janvier 2024 des offres d’emplois dans la colonie de Maale Adumim.
2,6 milliards de dollars de financements des banques françaises entre 2020 et 2023.
Elbit Systems (...)
Vinci
L’entreprise française Vinci a racheté Semi en 2021, qui faisait alors partie du groupe espagnol ACS. Comme Bombardier Transportation et Alstom, Semi collabore avec les chemins de fer israéliens, ayant remporté d’importants appels d’offre pour l’électrification du réseau ferroviaire israélien. Semi a notamment contribué à l’électrification – et occupe encore un rôle de maintenance – de la ligne qui relie Tel Aviv à Jérusalem et qui traverse illégalement des territoires occupés.
4,6 milliards dollars de financements des banques françaises entre 2020 et 2023.
2,7 milliards de dollars d’investissements des banques françaises, dont 1,5 milliard de dollars de Crédit Agricole. (...)
Le génocide en cours du peuple palestinien s’enracine dans des décennies d’un régime d’occupation et d’apartheid imposé par Israël au peuple palestinien, et dont les colonies israéliennes, leur maintien et leur expansion constituent un élément clé. Ces colonies permettent la poursuite et l’escalade de la violence des colons soutenue par l’État d’Israël, et se caractérisent par des violations généralisées et systématiques des droits humains à l’encontre des Palestinien·nes.
Stop au génocide !
Nous appelons à un cessez-le-feu immédiat, permanent et durable, et à la fin du blocus.
Le gouvernement français doit aller plus loin pour obtenir l’arrêt de ce massacre :
- S’engager effectivement en faveur d’un cessez-le-feu immédiat, permanent et durable, permettant l’acheminement des aides humanitaires et la reconstruction des infrastructures détruites par les bombardements.
- Cesser la vente d’armes à Israël.
- Maintenir ses financements à l’UNRWA.
- Appeler l’Union européenne à suspendre l’accord d’association UE-Israël sur base de son article 2.
- Prendre des sanctions à l’encontre des entreprises impliquées dans la colonisation, telles que listées dans la base de données établie par les Nations Unies.
Les banques françaises doivent également prendre leurs responsabilités et de toute urgence couper tout lien financier avec les entreprises impliquées dans la colonisation et l’occupation de la Palestine.
Vous pouvez également agir en rejoignant les manifestations, notamment le 30 mars prochain.