
La commission des Affaires européennes de l’Assemblée s’est prononcée, ce mercredi 27 novembre, en faveur de la proposition de résolution portée par la députée communiste Elsa Faucillon, contrant les avis défavorables des élus RN et Ensemble pour la République, main dans la main.
« Hommes, femmes, enfants se noient dans une indifférence honteuse, au plein cœur de notre mer commune, (…) victimes anonymes d’une politique européenne de militarisation des frontières toujours plus brutale. » C’est face à ce constat, extrait de la proposition de résolution européenne (PPRE) visant à la création d’une flotte européenne de sauvetage en mer Méditerranée, portée par la députée communiste Elsa Faucillon, que la commission des Affaires européennes de l’Assemblée nationale s’est clairement prononcée, ce mercredi 27 novembre, en adoptant le texte.
La commission a donc saisi l’opportunité de ne pas laisser gagner l’indifférence face aux plus de 63 000 personnes mortes ou disparues, selon l’Organisation internationale pour les migrations, sur les routes de l’exil, depuis 2014. « Il s’agit de mettre les États membre de l’Union européenne (UE) devant leurs responsabilités », insiste la députée des Hauts-de-Seine auprès de l’Humanité.
Plus de 63 000 personnes mortes sur les routes de l’exil depuis 2014
Pour elle, l’enjeu de cette résolution est également d’en finir avec la criminalisation des ONG, comme SOS Méditerranée, qui pallient les manquements des États vis-à-vis du droit international. (...)
Un rappel nécessaire alors que les dirigeants européens, depuis près de dix ans, multiplient les accords avec des pays tiers dans le but d’externaliser la gestion des politiques migratoires, parfois même, comme c’est le cas en Libye, en formant, finançant et armant des milices elles-mêmes « à l’origine de violences, de coups de feu, mettant ainsi en danger à la fois les exilés et les équipes de sauveteurs en mer », est-il précisé dans le texte défendu par Elsa Faucillon. (...)
Des députés insensibles à l’urgence humanitaire
Le travail de la députée a donc été salué par la commission, à l’exception de certains élus. L’urgence humanitaire a ainsi peu touché la députée Rassemblement national, Sylvie Josserand, opposée à la création d’une flotte de sauvetage au prétexte que l’agence Frontex existe.
Un argument également relayé par Didier Le Gac, d’Ensemble pour la République, qui s’appuyait sur une contre-vérité : comme l’a rappelé Elsa Faucillon, « l’agence a, elle-même, déclaré que le sauvetage ne fait pas partie de sa mission ». Elle en a, d’ailleurs, ni les savoir-faire ni les outils et a, plusieurs fois, manqué à son devoir d’alerte en cas de péril en mer, entraînant parfois des drames, à l’instar de la mort de plus de 600 exilés lors du naufrage de l’Adriana, en juin 2023.
En suivant les arguments de sa collègue d’extrême droite, le député du « socle » gouvernemental, confirme bien la posture indigne de cette pseudo-majorité sur la question migratoire, au lendemain du choix honteux du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, de ne pas répondre à Elsa Faucillon. (...)